Hyvolution Paris 2025

Une nouvelle fois, le salon organisé par GL Events en collaboration avec France Hydrogène a servi de caisse de résonnance aux annonces des industriels, des régions et des acteurs internationaux.

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Développement de l’hydrogène en France : France Hydrogène publie son baromètre annuel

France Hydrogène a dévoilé les chiffres clefs du déploiement de l’hydrogène en France en 2024 et dresse un panorama de l’évolution de l’hydrogène sur le territoire national. 

Les chiffres témoignent d’une progression de la filière, marquée par l’ouverture de gigafactories de fabrication d’équipements clefs – piles et électrolyseurs notamment, le déploiement de véhicules et de nouvelles infrastructures de distribution – 11 stations ont ouvert. Sur la production d’hydrogène, la progression est là mais ténue, essentiellement soutenue par quelques mises en service de capacités de faible puissance. Les projets de production massive s’inscrivant sur des cycles plus longs, la frilosité des industriels et des investisseurs se fait sentir au regard d’un manque de visibilité, notamment sur le cadre financier et régulatoire associé.  Philippe Boucly, président de France Hydrogène,  a souligné la mobilisation constante des acteurs de la filière dans un contexte particulier dû à l’instabilité gouvernementale de l’année passée. Par ailleurs, l’édition 2025 du salon a été marquée par l’absence de représentant du gouvernement, alors que la filière est toujours en attente de la Stratégie Nationale révisée.

Retrouvez les résultats du baromètre dans la rubrique A Lire

La filière en Europe : EY présente un nouvel index

Lors du salon, EY a dévoilé son index européen de l’hydrogène, un outil visant à analyser la maturité de la filière. Ce baromètre met en évidence plusieurs défis majeurs pour l’Europe. L’Union européenne n’a atteint que 3 % de ses objectifs, et 60 % de ceux-ci demeurent insuffisamment couverts par les stratégies nationales. Par ailleurs, l’accès aux financements européens demeure complexe, avec des délais pouvant aller de 12 à 24 mois. Enfin, 98 % des projets sont encore au stade de l’étude, retardant le déploiement des électrolyseurs, essentiels à l’avenir énergétique du continent. Parmi les recommandations, l’index souligne « qu’un cadre réglementaire clair, des mécanismes de soutien stables et soutenant la demande, seront essentiels pour structurer un marché de l’hydrogène compétitif et durable en Europe ».

La dynamique industrielle toujours au cœur du salon

Le salon a également été l’occasion pour les industriels de présenter leurs dernières innovations.
EODev, par exemple, a exposé son générateur électro-hydrogène GEH2®, sa solution de stockage BESSTIE® 120, ainsi que son système de pile à combustible marinnisé, le REXH2 qui a récemment obtenu le certificat d’approbation de Bureau Veritas Marine & Offshore.

Ce dernier a été mis en avant lors d’une présentation organisée par la région Bretagne, annonçant le lancement du projet PROMETEO, un catamaran électro-hydrogène développé par Green Navy.

Par ailleurs, plusieurs partenariats stratégiques ont été signés pour accélérer l’industrialisation des solutions hydrogène. C’est le cas de la collaboration entre la PME Ad Venta et la start-up Namx pour développer des cartouches de stockage d’hydrogène. De son côté, PowiDian Energy a annoncé un partenariat avec la société suisse GRZ Technologie SA pour intégrer du stockage d’hydrogène solide dans ses solutions de stockage d’énergie à grande échelle.

Des annonces également dans la mobilité routière. HRS, Toyota Motor Europe et ENGIE ont signé un projet de ravitaillement en hydrogène de nouvelle génération, le Twin Mid Flow, un système plus économique et rapide, avec moins de 10 minutes de temps de recharge pour les véhicules lourds et 5 minutes pour les véhicules légers. Cette technologie sera mise en oeuvre dans le cadre du projet RHeaDHy, financé par l’UE. Les essais commenceront fin 2025 à Champagnier (Isère), où HRS dispose d’une zone d’essais, et contribueront à la normalisation des protocoles de distribution d’hydrogène (ISO 19885-3) d’ici à 2026.

Le constructeur Stellantis a présenté sa gamme de véhicules utilitaires à hydrogène, incluant les fourgons Peugeot e-Boxer Hydrogen et Citroën ë-Jumpy hydrogène.l. En outre, toujours du côté de la mobilité, Hyliko a décroché une subvention de 10,7 millions d’euros de l’Ademe pour développer les 2 écosystèmes Grand-ParHY et Grand-LHYon, avec un objectif de 47 poids lourds hydrogène neufs ou rétrofités déployés et l’installation d’infrastructures de production et de distribution d’hydrogène. Parallèlement, GCK a annoncé la signature de sa première commande de bennes à ordures ménagères rétrofitées pour la collecte des déchets en Île-de-France par Suez.

10 pavillons régionaux soulignent le rôle moteur des territoires dans la dynamique française

Hyvolution 2025 a aussi été marqué par la présence des régions françaises qui ont présenté des projets ambitieux pour décarboner leurs territoires, tels que le partenariat stratégique en Auvergne-Rhône-Alpes entre Toyota, HRS et Engie, visant à déployer des stations de ravitaillement en hydrogène de nouvelle génération à l’échelle européenne et mondiale.

La région Centre-Val de Loire a quant à elle mis en avant son projet Hy’touraine lancé en 2021, pour construire d’une unité de production d’hydrogène renouvelable à Tours grâce à un électrolyseur de 20 MW. L’hydrogène produit sera utilisé pour décarboner les secteurs industriels locaux, notamment la chimie et la métallurgie, et alimenter des solutions de mobilité décarbonée comme les bus et poids lourds à hydrogène.

Les Régions Occitanie et Grand Est ont respectivement mis en avant le soutien à l’achat de véhicules professionnels à hydrogène et le projet Green SKHy, qui vise à renforcer la formation dans la filière hydrogène. D’autres projets locaux comme l’initiative « Armor Hydrogène » en Bretagne qui prévoit la construction d’une unité de production d’hydrogène à partir d’électrolyse, ainsi que la mise en place d’une infrastructure de stockage et de distribution. L’hydrogène ainsi produit sera destiné à alimenter les industries bretonnes, les transports lourds (comme les poids lourds et les trains), et à soutenir la transition énergétique du secteur maritime.

Toutefois, au-delà du niveau local, l’interrégionalité a été un autre axe majeur du salon,
notamment avec le projet de la Vallée de Seine afin de créer un écosystème hydrogène entre l’Île-de-France et la Normandie. Le Grand Ouest, incluant les régions Bretagne, Pays de la Loire et Normandie, a communiqué autour de son projet de Bassin Hydrogène Grand Ouest, un projet transrégional visant à créer une vallée de l’hydrogène.

Hyvolution : un rendez-vous international

Hyvolution Paris 2025 a également démontré sa dimension internationale, en attirant plus de 15 000 professionnels venus de 65 pays.

12 pavillons internationaux et 15 associations étaient présents ; des pays leader dans le secteur comme l’Allemagne, le Japon, la Corée du Sud, le Brésil et le Royaume-Uni ont exposé leurs avancées technologiques et partagé leur vision du développement de l’hydrogène à grande échelle.

Cette 8e édition a offert une plateforme unique pour les échanges entre acteurs économiques, politiques et industriels du monde entier. 10 délégations telles que l’Amérique du Nord, le Moyen-Orient ont également ont été reçues, renforçant ainsi les échanges entre les acteurs internationaux.

De nombreuses interventions ont ponctué le salon. A noter que France Hydrogène a participé à deux tables rondes présentées en Forum. La première, intitulée « France et les Pays-Bas : Capitaliser sur les forces européennes », a permis de mettre en lumière les projets franco-néerlandais en matière d’hydrogène. La deuxième, « Coopération France-Japon », a exploré les technologies de l’hydrogène et les collaborations entre ces deux pays, avec des intervenants du NEDO et de Chiyoda Corporation.

Hyvolution 2025 a illustré la dynamique du secteur, avec des partenariats stratégiques et des initiatives nationales, transrégionales et internationales visant à accélérer le déploiement de l’hydrogène à l’échelle mondiale ; ceci dans un contexte particulièrement difficile pour la filière.