Alors que la France multiplie les engagements pour décarboner le transport maritime – via sa stratégie nationale hydrogène, sa feuille de route sectorielle, son soutien au projet de tarification carbone de l’OMI ou plus récemment dans les engagements de Nice pour l’Océan (UNOC-3) – la proposition gouvernementale sur l’IRICC ne permet en aucun cas de respecter ces objectifs que l’Etat s’est lui-même fixé en avril. En l’état, l’IRICC correspond à un renoncement sous le manteau au déploiement d’une filière hydrogène en France

La proposition gouvernementale laisse la « décarbonation » du transport maritime au gaz naturel et à des biocarburants dont le potentiel de contribution est pourtant de facto largement limité, et cela malgré le très bon positionnement de la France pour la production d’e-fuels maritimes.

Or, le bon dimensionnement du mécanisme entre 2030 et 2035 doit permettre de laisser de l’espace à une chaîne d’e-fuels maritimes pour se déployer en France et contribuer au repositionnement stratégique de nos ports.

Aujourd’hui, une dynamique industrielle est en marche, portée par un ensemble de projets sur le territoire. La France est le 1er pays producteur d’e-méthanol en Europe en nombre de projets, le 2ème en volumes de production, avec un potentiel de production de plus de 6 TWh, dépassant largement les ambitions gouvernementales. Pour passer le cap de l’industrialisation, la filière a besoin d’un cadre de régulation économique, lisible, cohérent et ambitieux.

France Hydrogène appelle à une révision ambitieuse du mécanisme IRICC, en renforçant le sous-quota hydrogène, en supprimant les exonérations prévues à l’article 3 du projet d’arrêté, et en assurant une cohérence globale entre les ambitions climatiques françaises et les outils de régulation économique mis en œuvre.