A l’occasion de l’inauguration de la gigafactory de piles à combustible de Symbio à Saint-Fons, Madame Agnès Pannier-Runacher, Ministre de la transition énergétique, et M. Roland Lescure, Ministre délégué à l’industrie, ont présenté les contours de la Stratégie nationale hydrogène révisée. Philippe Boucly, président de France Hydrogène revient sur ces annonces.
Philippe Boucly Président de France Hydrogène
Les contours de la Stratégie nationale hydrogène révisée présentés par la Ministre de la transition énergétique aujourd’hui confortent la filière vers le cap donné en 2020. Les objectifs de déploiement de 6,5 GW de capacités d’électrolyse à 2030 et de 10 GW en 2035 correspondent aux minimums des projets que nous avons identifiés dans le cadre de nos collectes et aux besoins à satisfaire des filières industrielles à décarboner. L’hydrogène renouvelable et bas-carbone produit sur le territoire est destiné à la décarbonation de l’industrie et des mobilités lourdes, un segment qui devrait, selon nous, également inclure la mobilité intensive, qui fait sens dans l’usage et permet de soutenir une offre industrielle française déjà disponible. Les services rendus au réseau électrique sont également considérés et à l’étude. L’infrastructure de stockage et de transport d’hydrogène va se structurer et se mettre en place sur le territoire pour connecter d’ici 2030 ces hubs de production-consommation d’hydrogène. Sur un temps plus long, la France étant ouverte à l’importation d’hydrogène et de dérivés, il est nécessaire de déterminer à quelles conditions et dans quelle temporalité cela fait sens, puis de préparer l’arrivée de ces produits à la fois au niveau des infrastructures et de leur régulation. Certains mécanismes de financement sont rappelés : les appels à projets qui s’ouvriront en tout début d’année pour soutenir la production nationale d’hydrogène décarboné produit par électrolyse et la TIRUERT qui viendra réduire le prix de l’hydrogène carburant et de ses dérivés pour les transports. Levier extra-budgétaire décisif pour lancer les projets et atteindre l’objectif de 6,5 GW d’électrolyse, la TIRUERT sera notamment une pièce centrale pour créer des champions français d’ici 2030 sur la production de carburants de synthèse à destination des transports maritime et aérien, segment d’intérêt sur lequel la filière travaille à l’élaboration d’une vision globale. Enfin, comme souligné par le ministre délégué à l’Industrie, l’hydrogène allie économie et écologie, industrie du développement durable et emplois en France. Le double objectif fondateur de la Stratégie est donc à préserver absolument : décarbonation et réindustrialisation en se tournant vers l’écosystème industriel français tout au long de la chaine de valeur.

Deux mots me viennent à l’esprit pour saluer ces grandes lignes de la Stratégie nationale révisée annoncées aujourd’hui : continuité et adaptation. Continuité dans la réaffirmation des bons objectifs et adaptation aux nouveaux contextes européen et international. Je me réjouis également de la mise en consultation prochaine qui nous permettra de contribuer sur plusieurs points d’attention comme la disponibilité et le coût de l’électricité, les financements mais également sur les conditions de l’importation et sa temporalité.