Publication du baromètre annuel sur le déploiement de l’hydrogène en France en 2024
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Une transformation industrielle au service de la décarbonation et de la souveraineté française
À l’occasion du salon Hyvolution, qui se tient du 28 au 30 janvier à Porte de Versailles, France Hydrogène dévoile les chiffres clefs du déploiement de l’hydrogène en France en 2024. Grâce aux données recueillies lors de ses enquêtes, activités de veille et collectes, l’association présente, à travers la troisième édition de son baromètre annuel, un panorama clair et factuel de l’évolution de l’hydrogène sur le territoire national.
En dépit d’un contexte économique et politique particulier marqué par une forte instabilité, les chiffres récents témoignent d’une progression de la filière, soutenue par l’ouverture de gigafactories de fabrication d’équipements clefs, le déploiement de véhicules et de nouvelles infrastructures de distribution.
Production d’hydrogène : une légère progression inscrite dans le temps long des cycles industriels
La croissance des capacités de production d’électrolyse se poursuit lentement. En 2024, la capacité de production installée atteint 35 MW, grâce à la mise en service de stations de recharge intégrant une production sur site comme à Belfort, à Dijon ou encore sur le site du projet Hypster à Etrez. La capacité des projets en service, en construction ou ayant atteint la décision finale d’investissement, progresse à 315 MW. Les projets de production d’hydrogène s’inscrivent dans le temps long des cycles industriels et ce chiffre, en deçà de la capacité identifiée par la filière, traduit le manque de visibilité des industriels et des investisseurs. Ainsi, les retards de publication des textes et dispositifs de soutien ralentissent le développement des projets industriels. Ces projets sont pourtant indispensables à la décarbonation de l’industrie de base (chimie, acier ou fabrication d’engrais) et à la production de carburants de synthèse. Ils sont emblématiques pour la souveraineté industrielle européenne et nécessaires à l’amorçage de la baisse des coûts de l’hydrogène décarboné.
Mobilité : des infrastructures de distribution qui se multiplient
Le déploiement des stations de distribution d’hydrogène connaît un fort dynamisme avec plusieurs nouvelles stations ouvertes, principalement en Île-de-France, Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté, portant le total à 80 stations en service, dont 64 pour la mobilité routière. Ces infrastructures, dont 17 stations produisent de l’hydrogène sur site, témoignent d’un réseau en pleine expansion, qui sera complété par 91 stations identifiées en projet.
Pour soutenir le développement de ce réseau, il est crucial de garantir la présence concomitante de véhicules hydrogène. À ce jour, plus de 2000 véhicules empruntent les routes françaises dont plus de 1600 véhicules légers. 529 nouveaux véhicules particuliers et 124 véhicules utilitaires légers s’ajoutent ainsi aux 955 véhicules légers déjà en circulation en 2023. A l’occasion des Jeux Olympiques de Paris 2024, 500 taxis à hydrogène ont été déployés pour renforcer la flotte des 500 taxis déjà en circulation. Aujourd’hui, 1000 taxis hydrogène sillonnent les rues de la capitale, représentant 5% du parc roulant de taxis parisiens.
Du côté de la mobilité lourde, en 2024, 58 autobus, 7 bennes à ordures ménagères et 5 poids lourds roulaient en France, auxquels s’ajoutent 13 autocars, déployés pour la première fois sur le territoire national. L’homologation de plusieurs véhicules matérialise le passage à une production en série sur ce segment. En outre, dans le secteur du fluvial et du maritime, on compte maintenant 3 bateaux aux typologies très différentes en service avec notamment, en fait marquant 2024, les baptêmes du navire de pêche Alba en Corse et de l’automoteur fluvial Zulu 06 H2 de Sogestran pour le transport de marchandises sur la Seine.
Ces véhicules représentent un maillon essentiel dans le développement de la mobilité hydrogène. Afin d’assurer une utilisation optimale des stations de distribution et éviter leur sous-utilisation pendant cette période d’amorçage, un soutien aux déploiements de véhicules hydrogène est indispensable.
Energie : une croissance soutenue pour l’installation de systèmes stationnaires
Les installations stationnaires à hydrogène font, elles aussi, preuve d’une réelle montée en puissance. En 2024, 41 nouvelles installations ont été mises en service, portant à 124 le nombre d’installations en France, pour une puissance équivalente à 7 MW. Ces installations, qui incluent essentiellement des groupes électrogènes à hydrogène mais également des systèmes énergétiques complets, permettent de répondre à la demande croissante d’énergie décarbonée, et ouvrent de nouvelles perspectives pour le secteur industriel.
Economie : une filière déjà créatrice de valeur et d’emploi
La filière hydrogène représente aujourd’hui 16 400 emplois, dont 6 300 directs, et un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros pour un impact de 1 milliard d’euros sur le PIB.1.
Tout au long de l’année, les projets engagés sont sortis de terre et de nouvelles gigafactories ont ouvert leurs portes comme celles de HDF Energy à Blanquefort et de McPhy à Belfort. Au total, 23 usines de fabrication d’équipement clefs2 sont en activité sur le territoire, témoignant ainsi des capacités manufacturières croissantes de la filière qui passent à l’industrialisation massive avec l’ouverture de gigafactories : usines pouvant produire l’équivalent d’1 GW de puissance par an pour des électrolyseurs ou des piles à combustible.
L’hydrogène, une opportunité stratégique pour la France
Philippe Boucly
Président de France Hydrogène
« L’hydrogène s’impose aujourd’hui comme un acteur clé de la réindustrialisation et de la transition énergétique en France. Alors que les industriels et les collectivités maintiennent leurs efforts, il reste crucial de lever les obstacles réglementaires pour accélérer la montée en puissance de la filière. En 2024, des progrès ont été accomplis dans un contexte difficile, caractérisé par des tensions budgétaires et une instabilité gouvernementale, retardant notamment la publication de la Stratégie Nationale Hydrogène révisée. Néanmoins, le lancement en fin décembre dernier du Mécanisme de soutien à la production envoie un signal fort et prometteur »
Jean-Michel Amaré
1er Vice-Président de France Hydrogène et expert de la mobilité hydrogène
Les réglementations incitatives, tels que les objectifs ambitieux de réduction des émissions de CO2 pour les poids lourds (45 % d’ici 2030, 65 % d’ici 2035, 90 % d’ici 2040), posent des bases essentielles pour décarboner les transports. Cependant, l’urgence à décarboner se double de celle d’assurer le passage à l’échelle des industries françaises, un enjeu critique pour atteindre ces objectifs et pérenniser notre souveraineté industrielle. Aujourd’hui, les soutiens publics sont insuffisants face au surcoût de la mobilité hydrogène par rapport aux carburants fossiles. Pour garantir le passage à l’échelle de la filière, il est indispensable de donner de la visibilité et d’accentuer ces soutiens. Cela passe par trois leviers prioritaires : faciliter l’accès à l’hydrogène décarboné via des mécanismes incitatifs comme la TIRUERT, accompagner l’usage de tous types de véhicules à hydrogène, et accélérer le déploiement des infrastructures, dont le règlement AFIR ne constitue qu’une première étape. Un soutien public renforcé, associé à une fiscalité incitative en faveur des énergies bas-carbone et renouvelables dans les transports, est nécessaire pour relever ce double défi environnemental et industriel.
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