Aujourd'hui plus de 50 pays ont une stratégie hydrogène, certains positionnés comme des exportateurs de molécules à l’international, d’autres ayant des besoins d’importations - Allemagne, Japon, ou encore Corée du Sud par exemple -, ainsi les contours d’un futur commerce mondial de l’hydrogène commencent à se dessiner et l'on peut se demander si cela aura un impact sur la filière de production d'hydrogène en France.

Dans ce contexte, France Hydrogène a réalisé une méta-analyse des rapports publiés sur le sujet par plusieurs organisations faisant référence – l’IEA, le Hydrogen Council, l’IRENA, le JRC, Deloitte ou encore l’institut Fraunhofer.

Plusieurs enseignements ressortent de cette analyse :

  • les écarts de compétitivité-prix n’apparaissent pas de nature à remettre en cause la viabilité de la production d’hydrogène sur le sol européen notamment car l’importation par fret maritime sera plus coûteux qu’une production domestique (sur le coût des importations par gazoduc vers l’Europe, les résultats divergent). Quant au coût des importations de produits dérivés, il pourrait être inférieur à la production domestique allemande ou du Nord-Ouest de l’Europe mais le différentiel de coût serait de l’ordre de 10 % à 30 %, (et non de 1 à 2 comme on peut parfois le lire) et il ne se matérialiserait qu’en 2050.
  • les volumes d’hydrogène ou de produits dérivés exportés vers l’Europe risquent d’être très rares en 2030 et encore limitées en 2040,
  • les solutions pour transporter massivement de l’hydrogène ou ses produits dérivés (flotte de transport d’ammoniac par voie maritime, gazoducs) se heurtent à des limites à d’ici 2030-2040,
  • enfin, les projets d’échanges intra-européens apparaissent plus avancés que l’import extra-européen car un différentiel de production-consommation existe entre certains pays et des projets de transport d’hydrogène par gazoduc sont en cours.

La compétition des importations d’hydrogène extra et intra-européennes ne menace donc pas la viabilité d’une production domestique française, au contraire elles permettraient de diversifier les modalités d’approvisionnement de l’économie hydrogène française.

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