Depuis la démission du Ministre de la transition écologique et solidaire, on parle, au titre de ses succès, surtout de ce qu’il a arrêté : arrêt de l’exploration des hydrocarbures, fermeture des centrales au charbon d’ici 2023, et arrêt de la vente de véhicules thermiques en 2040.

Pour ma part, je souhaite plutôt mettre l’accent sur ce qu’il a créé. Il a en effet mis la France sur le chemin d’une nouvelle énergie verte, l’hydrogène. C’est un acte majeur.

Il s’agit d’une révolution aussi importante que l’arrivée du solaire photovoltaïque et de l’éolien ces dix dernières années. L’hydrogène contribue en effet à intégrer les énergies renouvelables dans les systèmes énergétiques et également à décarboner tous les secteurs de l’économie : industrie, transports, et chauffage des bâtiments.

A l’heure où cet été encore nous avons connu des épisodes météorologiques extrêmes (canicule, inondations), l’enjeu pour la société est clairement de réduire les émissions de gaz carbonique, et également d’améliorer la qualité de l’air dans les villes.

Le Plan National Hydrogène présenté par Nicolas Hulot le 1er Juin dernier, plan dont il avait lancé l’élaboration dès son arrivée au Ministère, matérialise la reconnaissance au niveau politique de l’hydrogène comme atout majeur pour assurer le succès de la transition énergétique. 

Ce plan est un plan ambitieux : il concerne tous les territoires et tous les secteurs de l’économie. La promesse du Ministre était de doter ce Plan d’un Fonds de 100 MEUR dès 2019, avec vocation à un renouvellement sur les 4 années suivantes : nous verrons ce qu’il en est dans le Projet de Loi de finances 2019.

L’objectif est maintenant de changer d’échelle, de faire les choses en grand, l’urgence climatique l’exige. C’est le mérite et la grandeur de Nicolas Hulot de l’avoir compris dès le mois d’août 2017 et par son Plan, d’avoir engagé la France dans cette nouvelle voie prometteuse. Il s’agit de construire une filière française compétitive de l’hydrogène, il s’agit de nouvelles technologies. La France a déjà par le passé réalisé des avancées technologiques majeures et su créer de nouvelles filières. Nous sommes dans ce registre et j’espère que l’Histoire retiendra que le mérite en revient, au moins pour l’impulsion politique initiale, à Nicolas Hulot.

Philippe Boucly, Président de l’AFHYPAC