Dans un contexte pressant de lutte contre le réchauffement climatique et de relance économique, la France s'est positionnée en 2020 à  la hauteur des enjeux avec une Stratégie nationale hydrogène la plaçant dans le peloton de tête des pays les plus avancés en Europe et à  l'international. 

L’objectif ambitieux de mettre en service 6,5 GW de capacité de production d’hydrogène renouvelable ou bas carbone à l’horizon 2030 représente un véritable changement d’échelle. Atteindre cet objectif à des coûts acceptables va nécessiter le développement de grands écosystèmes territoriaux multi-usages.

Par la densité de leurs activités, les zones portuaires sont des lieux privilégiés pour accélérer le déploiement massif de la filière hydrogène. En retour, l’hydrogène permettra aux ports de répondre à leurs enjeux de décarbonation, de diversifier leur économie et de renforcer leur attractivité.

Identifié dans les feuilles de route nationales du secteur comme la Stratégie Nationale Portuaire, plusieurs ports fluviaux et maritimes s’engagent aujourd’hui pour développer des projets hydrogène pionniers.

Pour ancrer le port comme un territoire « pivot » de la massification de l’hydrogène, la présente étude menée en collaboration avec sept ports partenaires, évalue le potentiel de consommation des différents usages d’ici la fin de la décennie.

Les volumes identifiés sont considérables : rapportés aux objectifs de la filière de consommer, selon les hypothèses retenues, entre (scénario Ambition) 680 000 et (scénario Ambition+) 1 090 000 tonnes d’hydrogène décarboné d’ici 2030, les zones portuaires partenaires pourraient représenter entre 35 et 55 % de ces objectifs soit respectivement entre 220 et 615 000 tonnes.

Que ce soit en termes d’industrie, de mobilité ou d’énergie, les écosystèmes portuaires apparaissent donc comme des contributeurs incontournables pour atteindre les objectifs de la filière hydrogène. L’émergence d’écosystèmes de grande envergure permettrait de densifier le maillage hydrogène en France, au bénéfice de tout un territoire, en renforçant les liens avec l’hinterland immédiat. Pour les ports, l’hydrogène permet non seulement de valoriser leurs actifs (terminaux, réseaux gaziers et électriques, gisements ENR, etc.), et d’intégrer une économie circulaire mais il offre également une possibilité de diversification économique.