Compétences et métiers de la filière hydrogène : adapter rapidement pour former massivement
La filière hydrogène présente un fort potentiel de création et de conversion d’emplois : de 4000 emplois aujourd’hui à plus de 100 000 à l’horizon 2030. Cette filière en plein essor doit faire l’objet d’une attention particulière notamment pour sécuriser les talents et ressources nécessaires à son bon développement.
Dans la continuité du référentiel des « Compétences-métiers de la filière hydrogène », la nouvelle étude de France Hydrogène affine la compréhension des changements engendrés par le développement de la filière en matière d’évolution des besoins en compétences des métiers industriels.
Un panorama contrasté selon les métiers
Dans cette nouvelle étude, 65 métiers ont été analysés* et segmentés selon leurs spécificités hydrogène. Le panorama obtenu est contrasté avec la confirmation que certains métiers ne nécessitent aucune connaissance particulière sur l’hydrogène (15), d’autres un socle de connaissances (17) et enfin certains métiers des connaissances approfondies (33) notamment dans des domaines techniques ou réglementaires.
Si l’analyse des métiers a mis en évidence des disparités au niveau des besoins de connaissances hydrogène, l’analyse révèle également des groupes de métiers avec des spécificités hydrogène similaires. L’identification de ces groupes de métiers partageant des spécificités communes a pour but de faciliter d’adaptation des parcours de formation.
Socle de connaissances ou approfondissement : que faut-il connaître ?
L’objectif de cette segmentation est l’identification du format de « modules génériques » qui permettront aux organismes de formation et d’enseignement de faire évoluer leurs offres.
17 métiers nécessitent un socle commun de connaissances hydrogène. Du technico-commercial au tuyauteur industriel, l’exercice des tâches et activités de ces métiers implique la maitrise de notions fondamentales sur l’hydrogène, qu’elles soient générales, scientifiques, sécuritaires et réglementaires. Le socle représente une formation générale accessible au plus grand nombre ; personnel technique et non technique et quel que soit le niveau de formation. Ce premier niveau d’apprentissage se décline en 4 grandes thématiques de connaissances : les généralités sur l’hydrogène, les systèmes hydrogène, les aspects sécurité-risques et des notions réglementaires.
33 métiers nécessitent quant à eux des connaissances hydrogène approfondies sur un ou plusieurs domaines en plus de la maitrise du socle. Des métiers hyperspécialisés du secteur de la Recherche, aux métiers de la Conception et des Essais, à ceux liés aux activités d’Evaluation, de Maitrise des risques et de Certification & Evaluation de la conformité, il est également possible de rassembler les connaissances requises en grandes thématiques : on y retrouve les connaissances approfondies sur l’hydrogène et ses systèmes, la réglementation, les aspects sécurité et risques mais également des connaissances requises sur les matériaux ou la haute pression.
Des pistes pour adapter les formations aux spécificités de l’hydrogène
L’étude montre qu’il n’est pas nécessaire de construire de nouveaux parcours de formation spécialisés hydrogène. L’enjeu réside plus dans l’apport de modules de connaissances fondamentales et d’approfondissements spécifiques hydrogène à des formations initiales existantes. Le socle commun qui fournit un premier bagage à l’hydrogène en présentant des notions fondamentales, commun à tous les métiers qui y font appel, pourrait être mis en place de façon massive via des modules standardisés donnant accès à une certification. Les métiers faisant appel à des approfondissements ont quant à eux un besoin de connaissances « pointues » dans un ou plusieurs domaines en plus du socle commun et devront faire l’objet d’une réflexion plus poussée pour leur mise en place. Enfin, il est important de donner de la visibilité aux formations existantes – par exemple dans un référentiel national – à la fois pour les industriels qui ne les connaissent pas mais également pour les étudiants dans le but de renforcer l’attractivité de cette filière industrielle.
« L’industrialisation de la filière hydrogène est une formidable opportunité de créer mais aussi convertir et maintenir des emplois dans les territoires. Au-delà de la maîtrise des technologies et de l’enjeu de la baisse des coûts, la montée en compétences et la disponibilité des talents sont des éléments clés pour participer à l’accélération de la filière. L’adaptation des parcours de formation à la thématique hydrogène est engagée à la fois pour la formation continue mais également au niveau de la formation initiale. La prise de conscience et la mobilisation des acteurs de l’emploi et de la formation est incontestable ; aussi nous souhaitons les aider à cibler tous les profils : étudiants, demandeurs d’emplois, salariés en reconversion… pour assurer une montée en compétences la plus rapide possible pour nos industriels. » déclare Philippe Boucly, Président de France Hydrogène.
Pour en savoir plus, consultez le recueil des besoins concernant l’adaptation des
métiers aux spécificités de l’hydrogène.
*Sur les 84 que recense le référentiel