Un consortium scientifique européen a lancé le projet de recherche Elobio visant à la production simultanée d’hydrogène vert et de molécules de synthèse à partir de biomasse (résidus agricoles ou forestiers). Produire de l’hydrogène en utilisant moins d’énergie : tel est le défi que veut relever ce programme qui s’inscrit dans le cadre de l’appel Pathfinder Challenge « Nouvelles voies pour la production d’hydrogène vert ». Financé par l’EIC (European Innovation Council) à hauteur de 3,998 M€ sur 4 ans, ce projet associe 6 labos. Coordonné par l’Institut de recherches sur la catalyse et l’environnement de Lyon (IRCELYON, dépendant du CNRS et de l’Université Claude Bernard Lyon 1), il mobilise deux autres labos français (le Laboratoire de chimie de Lyon et l’IC2MP de Poitiers), ainsi que deux instituts allemands (Institut de technologie de Karlsruhe, Institut de technologie chimique de Fraunhofer), un néerlandais (le DIFFER) et deux universités espagnoles (Université de Castille – La Mancha et Université polytechnique de Madrid). L’objectif est de procéder à une électrolyse de manière sélective, avec des ultrasons ou encore des champs magnétiques. Cela permettra de décomposer la biomasse de manière maîtrisée et de la valoriser à deux niveaux. Il s’agit de produire de l’hydrogène, mais aussi des molécules comme l’acide furane dicarboxylique (FDCA, précurseur de bio-plastique), et des acides carboxyliques (comme l’acide glucarique dont les applications potentielles sont nombreuses notamment dans l’alimentaire ou la synthèse de médicaments). L’électricité utilisée sera bien sûr produite elle-même par des énergies renouvelables (éolien, solaire…). L’équipe de recherche combine la science des matériaux, l’électrocatalyse, le génie chimique, l’étude à l’échelle de l’atome et la modélisation à l’échelle macro jusqu’à l’analyse du cycle de vie des matériaux utilisés.