L’écosystème local et la filière ont été destabilisés après la publication d’une information erronée sur un site qui annonçait la "marche arrière" du bus à hydrogène à Pau. Mais, la mise au point n’a pas tardé.

Dans La République des Pyrénées, un article publié le 13 novembre titrait que « l’agglo ne veut pas renier l’hydrogène ». Et le ton est donné dès le premier paragraphe. Nicolas Patriarche, le président de Pau Béarn Pyrénées Mobilités, « ne valide pas le raccourci » de ce site. « On n’a jamais dit qu’on passerait toute la flotte à l’hydrogène », s’agace celui qui est également Vice-président du département des Pyrénées-Atlantiques, Vice-président de l’agglo et maire de Lons, deuxième commune du Béarn en termes d’habitants. « On vient d’acheter quatre bus à hydrogène [des bus Van Hool de taille classique qui roulent sur le réseau en dehors de la ligne de Fébus], c’est bien qu’on y croit. Mais désormais, la capacité de la station à hydrogène est maximale », poursuit M. Patriarche. 

Alors que le quotidien rappelle que l’Agglo Pau Béarn Pyrénées avait pourtant des ambitions supplémentaires (la mise en service, prévue pour le deuxième semestre 2023, d’un second électrolyseur, dans l’idée de faire rouler plus de bus à l’hydrogène, mais aussi une flotte de bennes à ordures et des véhicules de société), qui n’ont pas pu se concrétiser faute de subventions, le patron des mobilités se justifie. « Si on avait dû le faire aujourd’hui, on n’aurait sans doute pas lancé Fébus », concède Nicolas Patriarche, « mais on n’abandonne pas l’hydrogène, il a montré sa fiabilité chez nous, et on ne regrette pas ce choix. Par rapport aux coûts de l’hydrogène, passés à 400 000 euros, il faudrait mettre en face les prix du gasoil qui ont aussi augmenté ! », souligne-t-il.  

Au passage, l’élu révèle « qu’on n’a jamais produit autant d’hydrogène que maintenant ». Le pic date de septembre avec plus de 3 200 kg produits. S’agissant du choix de commander des bus électriques (4 pour l’instant), Nicolas Patriarche apporte encore une explication. « On a l’obligation d’acheter des bus propres et il n’y a pas 36 technologies. On n’a pas la capacité de faire plus d’hydrogène, on va tester l’électrique et sa fiabilité, sans choix arrêté pour une filière ou une autre », dit-il. Il précise par ailleurs que les coûts de fonctionnement vont augmenter. « A une trentaine de bus électriques, il faudra un poste source nouveau, cela coûtera cher aussi, on le sait »