Le député européen écologiste Yannick Jadot a été désigné rapporteur pour le Parlement sur le règlement relatif aux standards d’émission de CO2 pour les véhicules utilitaires lourds. Il a fait part de ses propositions à la Commission, lors d’une conférence en ligne.

En introduction, Yannick Jadot a rappelé que les camions représentaient 2% du trafic, mais 28% des émissions de CO2 au sein du transport. Ils pèsent pour 6% des émissions de gaz à effet de serre, « c’est plus que l’aviation » a souligné le député européen. Le rapporteur a ensuite rappelé que le texte de Bruxelles prévoit qu’en 2040, 90% des poids-lourds vendus soient zéro émission, avec une part de 65% en 2030 et 75% en 2035. C’est insuffisant pour Yannick Jadot, qui assure que les constructeurs européens – qui ont le leadership dans ce domaine – sont prêts à opérer une rupture technologique. 

Par ailleurs, la Californie a voté un règlement qui impose le zéro émission à l’horizon 2036. Le Parlement va donc proposer un objectif de 100% en 2040, avec des seuils de 65% en 2030 et de 95% en 2035. Avec l’électrique et l’hydrogène, les coûts seront réduits de 45 000 euros par an, assure M. Jadot. A un moment, on a pu croire qu’il laissait une porte ouverte au moteur à combustion, pour peu qu’il ne dépasse pas 1g de CO2 par tonne kilométrique. Mais, le député européen n’est pas favorable au moteur thermique à hydrogène.  

Il a fait part ensuite d’une condition posée par les industriels, et à laquelle il souscrit : « il faut que les infrastructures de recharge se développent, tant pour l’électrique que pour l’hydrogène ». Yannick Jadot va donc proposer de relever les seuils minimums de l’AFIR (la directive sur les énergies alternatives). Il rappelle au passage qu’une clause de révision était de toute façon prévue en 2026. Le rapporteur a ensuite évoqué les bus. Le Parlement Européen n’entend pas revenir pour l’instant sur l’objectif de 2030 pour les bus en mode zéro émission. Mais, il a exprimé son souhait d’une préférence pour les bus produits en Europe, afin de contrer la concurrence chinoise.