Pas de voiture à hydrogène à voir cette année au célèbre salon de la technologie. En revanche, cette forme d’électrification se développe dans les camions et dans les drones.

Sur terre, il fallait compter avec Symbio (filiale de Faurecia et Michelin) qui a profité du salon pour dévoiler sa nouvelle génération de piles à combustible. Pour sa part, Faurecia a mis l’accent sur son système de stockage d’hydrogène de pointe, une structure composite prismatique innovante qui offre une capacité de stockage supérieure de 40 % à celle des réservoirs cylindriques, pour une plus grande autonomie. La société du groupe Forvia se dit prête à fournir des solutions de nouvelle génération pour aider les constructeurs automobiles à relever les défis cruciaux du zéro-émission et de l’intégration des piles à combustible.

Également présent au CES de Las Vegas, Plastic Omnium entend bien profiter de la dynamique enclenchée aux USA autour de l’hydrogène et équiper des camions. L’équipementier français a déjà un pied sur le marché américain, puisqu’il a été choisi par Ford pour équiper sa flotte de camions de démonstrateurs hydrogène. Il lui fournit des réservoirs hydrogène haute pression 700 bars de type IV qui équiperont ses prototypes. La livraison est prévue d’ici fin 2023. Le groupe assure le développement et la production des réservoirs hydrogène haute pression dans son usine d’Adrian (Michigan), sur une nouvelle ligne dédiée, installée au sein d’une usine de réservoirs à carburants traditionnels. Plastic Omnium est déjà très présent aux États-Unis avec 5 usines qui produisent des réservoirs à carburants traditionnels (3 millions d’exemplaires ont été produits en 2022). Et il est bien placé pour amorcer la transition vers l’hydrogène. Faire rouler les méga trucks à l’hydrogène nécessite du stockage dans des réservoirs de 400 litres. Aujourd’hui, le soufflage du plastique reste la technologie la plus optimisée pour produire en série un réservoir de cette capacité… Plastic Omnium est la seule entreprise qui maîtrise à la fois le soufflage et le processus d’enroulement filamentaire.

Le seul véhicule à hydrogène présenté sur le CES de Las Vegas était le camion LM864H, conçu par le groupe Cenntro Electric et qui embarque des piles ainsi que 8 réservoirs. Du côté du ciel, la start-up française Maca est venue présenter la nouvelle version de sa Formule 1 volante, la S11 Flying Race Car. L’entreprise, qui vise un premier vol en fin d’année, a passé des accords avec Red Bull Advanced Technologies et Segula Technologies. L’engin devrait évoluer au-dessus de circuits de course automobile.

Toujours dans les airs, le coréen SK a présenté un drone à hydrogène liquide, à travers sa filiale E&S. Le groupe annonce un temps de vol 26 fois supérieur par rapport aux batteries, et 6 fois supérieur par rapport à l’hydrogène gazeux. A noter que SK a invité Plug Power sur son stand pour présenter un générateur hydrogène et une station de remplissage. Panasonic était aussi présent sur le CES, où il communiquait sur la production d’hydrogène renouvelable, notamment à travers son procédé d’électrolyse par technologie alcaline. La firme japonaise, qui produit des batteries, a révélé travailler depuis deux décennies sur les piles à combustible, et entend bien se positionner sur la chaîne de valeur. Le directeur technique du groupe, Tatsuo Ogawa, en a profité pour confier que le Japon devrait aller plus vite dans l’hydrogène, car il va être dépassé par d’autres pays dont les Etats-Unis.

HD Hyundai (auparavant Hyundai Heavy Industries) a enfin annoncé son intention de décarboner le transport maritime. La société va construire un transporteur d’ammoniac d’une capacité de 90 000 m3 et un transporteur d’hydrogène liquide d’une capacité de 40 000 m3. Elle travaille par ailleurs avec l’institut Fraunhofer en Allemagne pour développer des piles à oxydes solides.