La Commission européenne veut réduire encore plus drastiquement les émissions des camions et imposer, comme dans l’automobile, le « zéro émission ». Bruxelles avait déjà défini des règles en 2019, avec une application en 2025, mais elles ne sont plus en ligne avec les nouvelles exigences environnementales (fit for 55, Euro 7). Aussi, la Commission revoit de façon drastique les objectifs assignés aux véhicules lourds (camions, bus et autocars), qui représentent 6 % des émissions de gaz à effet de serre en Europe, et 25 % de celles du transport routier. Elle veut instaurer de nouvelles règles, avec une réduction de 45 % de réduction des émissions à partir de 2030, de 65 % à partir de 2035, et de 90% à partir de 2040. Contrairement à l’automobile, il n’est pas encore question de zéro CO2 à ce stade (même si on s’en rapproche vers 2040) ni d’interdiction du moteur thermique. Par contre ce sera le cas pour les bus urbains. La Commission propose de les passer tous à zéro émission à partir de 2030, afin de stimuler un déploiement plus rapide dans les villes. L’objectif est bien d’assurer une migration rapide du moteur thermique vers les émissions bas carbone ou zéro émission, en ayant recours à l’électrification et l’hydrogène. Et il n’est pas question de carburants synthétiques. La Commission fonde ces nouvelles règles en se basant sur une consultation, organisée entre décembre 2021 et mars 2022. Pour leur part, les industriels appellent à travers l’ACEA et le CLEPA (constructeurs et équipementiers) à une démarche holistique en accompagnant ces exigences de zéro émission d’investissements massifs dans les bornes de recharge et les stations à hydrogène. L’association appelle à plus de réalisme.