Selon une étude conjointe de l’Office européen des brevets (OEB) et de l’Agence internationale de l’énergie (AIE), l'Europe a déposé 28 % des brevets dans l'hydrogène au niveau mondial, devant le Japon.

Sous le titre « Des brevets sur l’hydrogène pour un avenir énergétique propre », ce document se présente comme « l’enquête la plus complète, globale et récente sur la délivrance de brevets liés à l’hydrogène ». L’étude démontre que les innovateurs du monde entier redoublent d’efforts dans des domaines aussi divers que la conversion des combustibles fossiles, le fractionnement électrochimique de l’eau, les cuves en graphène, le stockage cryogénique, les moteurs à pile à combustible pour les avions et la réduction du minerai de fer.

Pointant le décrochage des Etats-Unis, qui a perdu du terrain sur la période 2011-2020, l’étude révèle que l’Europe est le continent qui dépose le plus de brevets au niveau mondial. Sa part est de 28 % et les brevets portent sur l’ensemble de la chaîne de valeur (production, conversion, stockage, distribution, applications finales). L’Europe se situe devant le Japon (24 %). Toutefois, sur la même période, les dépôts de brevets ont augmenté plus vite au Japon (+ 6,2 %) qu’en Europe (+ 4,5 %).

Viennent ensuite les Etats-Unis (20 %), la Corée (7 %) et la Chine (4 %). Ces deux derniers pays occupent une place modeste pour le moment, eu égard à leur poids économique, mais les dépôts de brevets augmentent plus vite qu’ailleurs (respectivement + 15,2 % et + 12,2 %).

Il faut noter par ailleurs que deux pays européens sont particulièrement performants : l’Allemagne (11 %) et la France (6 %), dont les principaux acteurs sont le CEA, l’IFPEN, le CNRS, ou encore Air Liquide. Les autres pays qui se distinguent au niveau mondial sont les Pays-Bas (3 %), l’Angleterre (3 %), la Suisse (2 %) et le Canada (2 %).

Il se dégage quelques tendances. Ainsi, si l’innovation dans les technologies établies de l’hydrogène est dominée par l’industrie chimique européenne, les nouveaux géants en matière de brevets sont des entreprises des secteurs de l’automobile (Toyota, Hyundai, Honda), et de la chimie qui se concentrent sur les technologies de l’électrolyse et des piles à combustible. Par ailleurs, l’innovation dans le développement de carburants à base d’hydrogène a perdu de son élan au cours des dix dernières années. Le document pointe aussi un niveau encore faible dans les moteurs à combustion interne.

Enfin, près de 70 % des 391 start-ups dont les activités sont liées à l’hydrogène détiennent au moins une demande de brevet.