On connaissait l’hydrogène gris, le bleu et le vert. Voici la version orange, du nom d’un procédé développé par le CNRS. Certaines formations géologiques ont la propriété de pouvoir générer naturellement de l’hydrogène, par oxydo-réduction entre le fer contenu dans leurs minéraux et de l’eau. Et il s’avère que le fer – constituant environ 5 % en masse de la croûte terrestre – pourrait devenir une gigantesque usine à hydrogène.

Une équipe de recherche comprenant des scientifiques du CNRS-INSU* a développé une technique, baptisée « hydrogène orange », pour accélérer cette production naturelle afin de l’exploiter pour la transition énergétique. Cet hydrogène, dont le nom fait référence à la couleur orange des oxydes de fer produits, combine de la génération d’hydrogène et une séquestration de CO2.

L’avantage vient du fait que les formations géologiques ciblées peuvent aussi servir de réceptacle pour piéger le CO2. Lorsqu’elles entrent en contact avec de l’eau enrichie en gaz carbonique, une seconde réaction chimique se produit qui précipite des carbonates, c’est-à-dire du CO2 sous forme solide, l’empêchant ainsi de participer à l’effet de serre et au réchauffement climatique.

L’exploitation de l’hydrogène orange s’appuie sur des puits d’injection et d’extraction à l’image des centrales géothermiques. Un puits permet l’injection de l’eau préalablement chargée en CO2 dans la formation rocheuse cible. L’eau percole dans la roche, réagit, se débarrasse de son CO2, s’enrichit en hydrogène, et est ensuite récupérée par des puits d’extraction.

Si cette technique a fonctionné sur une carotte de roche de quelques centimètres, il reste maintenant à la mettre à l’échelle. Les calculs des scientifiques démontrent que plusieurs millions d’années d’hydrogène dorment sous nos pieds.

*Institut national des sciences de l’univers