Se basant sur une mission d'information transpartisane sur l’énergie nucléaire et l’hydrogène bas-carbone*, la commission des affaires économiques du Sénat plaide pour la construction effective d’au moins 14 EPR. Elle souligne "l’urgence d’agir alors que la guerre russe en Ukraine met à l’épreuve notre système électrique".

À l’issue de six mois de travaux, qui leur ont permis d’entendre 60 personnalités, à l’occasion de 30 auditions, et de se rendre sur le site de l’EPR de Flamanville, le 11 juillet, les rapporteurs ont formulé 10 propositions pour relancer l’énergie nucléaire sérieusement et promouvoir l’hydrogène bas carbone, parmi lesquelles la construction effective d’au moins 14 EPR.

Lancée le 9 février, cette mission avait déjà publié un rapport d’étape, dès le 24 février, sur le risque de black-out, alertant très en amont sur les répercussions de la guerre russe en Ukraine et du phénomène de corrosion sous contrainte. Pour Daniel Gremillet, « l’énergie nucléaire est cruciale pour atteindre les objectifs de décarbonation prévus par l’Accord de Paris de 2015. Elle l’est d’autant plus que le Paquet Ajustement 55 et le Plan REPowerEU nous obligent à accélérer, pour réduire de 55 % nos émissions et sortir des hydrocarbures russes ».

Et l’hydrogène ?  Les rapporteurs estiment « indispensable » de saisir l’occasion de la relance du nucléaire pour promouvoir l’hydrogène bas carbone, aux côtés de celui renouvelable. « À cette fin, il faut faire fonctionner les électrolyseurs à basse température à partir du réseau (à court terme) et développer des électrolyseurs à haute température pour coupler la production nucléaire avec celle d’hydrogène (à long terme). Pour y parvenir, à l’échelon européen, une neutralité technologique doit être garantie à l’hydrogène bas carbone sur le plan des objectifs et des infrastructures (Paquet Ajustement 55) et des contrats de long terme peuvent être institués, dans le cadre de la réforme du marché de l’électricité », écrivent les auteurs. On peut lire aussi que « l’hydrogène bas carbone est un vecteur énergétique d’avenir à promouvoir. Il est indispensable pour remplacer les énergies fossiles, dans l’industrie ou la mobilité, ou stocker l’électricité ».

*Confiée à Daniel Gremillet (Sénateur des Vosges, Les Républicains), Jean-Pierre Moga (Sénateur du Lot-et-Garonne, Union centriste) et Jean-Jacques Michau (Sénateur de l’Ariège, Socialiste, écologiste et républicain).