Le 14 septembre, le Parlement européen a voté un projet de révision de la directive sur les énergies renouvelables, dont un amendement permet de qualifier de « renouvelable », l’hydrogène qui ne le sera pas nécessairement…

Comme l’explique Laurent Antoni (du CEA-Liten) dans une analyse au Progrès, l’amendement voté étend à un trimestre au lieu d’une heure l’écart temporel maximal entre la production d’électricité renouvelable et la production d’hydrogène par électrolyse. Ainsi, il rend possible le fait de qualifier de « renouvelable » de l’hydrogène produit en l’absence de vent ou de soleil et qui pourrait provenir du charbon ou du gaz. Selon cet expert, il en résultera une empreinte carbone qui pourrait être supérieure à celle de l’hydrogène produit par les procédés actuels utilisant des gaz fossiles.

Par ailleurs, le Parlement européen a rejeté un autre amendement qui prévoyait d’aligner les critères de production de l’hydrogène importé sur ceux en vigueur dans l’Union européenne. Ce faisant, il a ouvert la voie à une inégalité de traitement, en faveur de l’hydrogène importé, estime Laurent Antoni. Avec des contraintes plus faibles pour l‘hydrogène importé, cela va en réduire le coût et rendra donc difficile la compétitivité de la production européenne.