Le nouveau gouvernement allemand a dévoilé la semaine dernière ses intentions de relever massivement ses ambitions dans le cadre de sa stratégie nationale en matière d’hydrogène.

« Nous avons besoin de développer massivement l’hydrogène », a expliqué le vice-chancelier Robert Habeck le 11 janvier à Berlin. L’industrie sidérurgique à elle seule aurait besoin de cinq fois plus d’hydrogène que ce qui est actuellement prévu dans tous les secteurs, a-t-il ajouté. Pour atteindre cet objectif, l’Allemagne doublera sa capacité d’électrolyse pour la fabrication d’hydrogène, qui passera de 5 GW à 10 GW en 2030, dans le cadre de son prochain « paquet de Pâques » de mesures législatives, a expliqué M. Habeck.

Le vice-Chancelier souhaite accélérer la production en mettant rapidement en œuvre les « projets importants d’intérêt européen commun » (PIIEC) relatifs à l’hydrogène, d’un montant de 8 milliards d’euros, en établissant des régimes de subventions supplémentaires et en proposant aux entreprises des Carbon Contracts for Difference afin de réduire le risque lié à leurs investissements.

Par ailleurs, le gouvernement va investir 900 millions d’euros dans un programme de soutien économique à l’hydrogène vert, baptisé H2Global. Toutefois, l’Allemagne n’accordera aucune subvention pour l’hydrogène dit « bleu », qui est créé grâce à l’utilisation de gaz fossiles et à la séquestration des émissions de CO2 qui en résultent au moyen de la technologie de captage et stockage du carbone (CSC). C’est ce qu’a déclaré Patrick Graichen, secrétaire d’État et bras droit de M. Habeck. Pour les partisans de l’hydrogène bleu, le programme allemand est difficile à accepter. Les représentants de l’industrie pétrolière et gazière se sont prononcés fermement en faveur de l’hydrogène bleu et même la Commission européenne a déclaré que ce dernier serait nécessaire à la transition vers une économie de l’hydrogène vert, entièrement basée sur les énergies renouvelables.