La plus haute tour de la centrale Emile Huchet de Saint-Avold (Moselle), d'une hauteur de 120 m, a été dynamitée le 11 février. Une étape symbolique dans la conversion du site du charbon à l'hydrogène, avec une production locale qui viendra se connecter au gazoduc transfrontalier entre France, Allemagne et Luxembourg.

En quelques secondes, 10 000 tonnes de béton ont été soufflées par de la dynamite. Pas moins de 200 artificiers avaient été mobilisés pour ce foudroyage très symbolique. Située à Saint-Avold, en Moselle, la centrale Emile Huchet est l’une des deux seules à charbon encore en activité en France, avec celle de Cordemais (Loire-Atlantique). « C’est une destruction qui en fait est une renaissance, puisqu’on détruit cette tour aéroréfrigérante pour pouvoir construire à la place un gros projet de production d’hydrogène qui sera l’avenir du site », a déclaré à l’AFP Jean-Michel Mazalèrat, le président de GazelEnergie. L’exploitant entend en faire une « éco-plateforme ».  

À travers le projet « Emil’hy » (pour Emile Huchet et hydrogène), la centrale va produire à l’horizon 2027 de l’hydrogène bas carbone et renouvelable, par électrolyse de l’eau. Les études d’ingénierie sont en cours de finalisation et la concertation publique doit débuter fin février, a indiqué à l’AFP Camille Jaffrelo, porte-parole de GazelEnergie. Le projet prévoit, pour 2030, une capacité totale de 400MW et une production de 56 000 tonnes d’hydrogène par an. Dans un premier temps, la phase initiale devra alimenter en priorité l’aciériste allemand Saarstahl Holding Saar (SHS), situé en face. L’investissement est de 780 millions d’euros. L’hydrogène pourra transiter par l’infrastructure déployée dans le cadre du projet MosaHYc.