Après le succès de l'édition 2022 (4548 visiteurs et 301 exposants), GL Events a réussi le pari de réunir davantage de visiteurs et d’exposants, confirmant ainsi la position d’Hyvolution comme événement leader de l’hydrogène en Europe.

Cette 6e édition, organisée en collaboration avec France Hydrogène, avec le soutien de l’Etat et de l’ADEME, se déroulait pour la première fois au parc des expos de la porte de Versailles. 400 exposants étaient réunis à cette occasion : un chiffre en augmentation de plus de 30 % par rapport à l’an dernier (et avec près de 40 % de nouveaux exposants).

La dimension internationale du salon s’est encore amplifiée lors de cette dernière édition, avec 70 pays visiteurs contre 30 l’an dernier : un visitorat international multiplié par 3 et 88 exposants internationaux au rendez-vous. L’édition 2023 comptait également la présence de pays hors Europe, avec notamment l’entrée des Etats-Unis dans le top 10. Le succès est aussi au rendez-vous en ce qui concerne la fréquentation avec 7867 professionnels (+ 73 % par rapport à l’édition 2022). Avec 13 groupes du CAC 40, 15 régions dont 11 françaises, 12 stands et délégations étrangères, l’évènement a proposé un hub unique en Europe entre business, rencontres et conférences de haut niveau.

Cette année, la principale nouveauté était l’Hyvolution Summit, un congrès international de haut niveau donnant la parole aux leaders politiques et économiques et réunissant près de 400 décideurs, investisseurs et chefs d’entreprise, français et internationaux. Philippe Boucly, Président de France Hydrogène, en a assuré l’ouverture avant de participer à la première table ronde. Christelle Werquin, déléguée générale, et Valérie Bouillon-Delporte, première Vice-Présidente, sont intervenues sur des sujets liés aux financements, à la décarbonation de l’industrie et de la mobilité, les écosystèmes et autres hubs. Le salon a également reçu les visites de Roland Lescure (Ministre délégué chargé de l’Industrie), Bruno Bonnell (Secrétaire général pour l’Investissement France 2030), Rosalinde Van der Vlies (Directrice de « Clean Planet » à la Commission Européenne), et Bart Biebuyck (Directeur général du Clean Hydrogen Partnership).

Les chiffres-clés de l’hydrogène en France

Dès l’ouverture du salon, France Hydrogène a inauguré son stand en présentant les principaux chiffres du déploiement de l’hydrogène en France en 2022. Ainsi, on comptabilise à ce jour 13 MW de capacité d’électrolyse en tenant compte des stations de recharge (comme à Pau, Artois-Gohelle, Auxerre) et des sites de production comme Bouin en Vendée. « On est au pied de la falaise », a souligné Philippe Boucly, car il faut augmenter ces capacités d’un facteur 500 pour atteindre l’objectif de 6,5 GW d’ici 2030. S’agissant de la distribution, 58 stations sont ouvertes actuellement en France, avec un objectif de déploiement de 1 000 stations d’ici la fin de la décennie. Concernant les usages de l’hydrogène, on dénombre 1155 véhicules à hydrogène dans l’hexagone, dont 33 bus, 240 vélos, 1 benne à ordures, 550 voitures, 325 chariots-élévateurs et 3 camions. 37 installations stationnaires (groupes électrogènes, chaudières, back-up) sont également déployées pour une capacité de 2 400 kW. Enfin, 19 usines de fabrication d’équipements clés sont en activité (électrolyseurs, piles, réservoirs, stations, véhicules).

AAP Ecosystèmes hydrogène : 14 nouveaux lauréats retenus par l’ADEME

Le premier jour d’Hyvolution, l’événement se situait du côté de l’ADEME. Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique, a dévoilé 14 nouveaux lauréats de l’appel à projets « Écosystèmes territoriaux hydrogène ». Alors qu’un nouvel appel à projets* est d’ores et déjà programmé pour 2023, dans le cadre de la Stratégie nationale de l’hydrogène décarboné et du plan d’investissement France 2030, la ministre a rendu publique la liste pour la dernière clôture de cet appel lancé en 2020.

Les lauréats sont :

  • Cannes Lérins H2 : porté par la Communauté d’Agglomération Cannes Pays de Lérins, ce projet est étendu et vise à augmenter les usages initialement déployés pour le transport de voyageurs par bus, avec une aide validée à 1,8 millions d’euros.
  • H2PRO : les sociétés Watea et Free2MoveLease commercialiseront une offre de mobilité pour les professionnels utilisateurs de véhicules utilitaires électriques hydrogène. Le déploiement de plus de 650 véhicules, notamment en Auvergne-Rhône-Alpes et en Ile-de-France, est soutenu à hauteur de 15,5 millions d’euros.
  • HYGI : porté par AGROSOLAR en Guadeloupe, ce projet recevra une aide de 4 millions d’euros. Il permettra le déploiement d’une unité de production d’hydrogène d’1 MW, adossée à une installation photovoltaïque. L’installation alimentera des bus pour le transport de voyageurs.
  • HYNOVAR : porté par la société HY2Gen, ce projet s’articule autour d’une production d’hydrogène localisée à Signes, dans le Var. L’hydrogène sera principalement utilisé par des navettes maritimes et des camions. Le montant de l’aide ADEME retenue est de 15,4 millions d’euros.
  • HyTouraine : porté par un consortium de cinq acteurs locaux, tous coordonnés par le Syndicat intercommunal d’Energie d’Indre et Loire, ce projet amorce localement une production d’hydrogène pour des usages industriels et de mobilité (alimentation de bennes à ordures ménagères). L’aide s’établit à 3,4 millions d’euros.
  • H2NFC : la phase 2 du projet H2NFC, validée avec une aide de 5 millions d’euros, renforcera l’écosystème porté par le Grand Belfort avec 1 MW d’électrolyse additionnelle et de nouveaux véhicules de transport en commun.
  • H24ByHyPe vise à déployer en région Ile-de-France de nouvelles capacités de production d’hydrogène renouvelable (5 MW d’électrolyse) pour alimenter des camions et utilitaires pour la distribution de marchandises. Pour ce projet porté par HyPe Assets, l’aide s’élève à 21,4 millions d’euros.
  • H2 Seine Vitry : coordonné par la société Hynamics, ce projet vise à développer une production d’hydrogène de 2 MW à Vitry-sur-Seine afin de décarboner des usages de mobilité lourde : 44 tonnes, bennes à ordures, camions-toupies… Il est soutenu financièrement à hauteur de 5,1 millions d’euros.
  • LH2 : porté par Le Havre Seine Métropole, ce projet vise à déployer le transport de voyageurs et de marchandises au sein d’un écosystème de 2 MW, pour une aide de 7,8 millions d’euros.
  • Ma’Hyage : au travers de ce projet, TotalEnergies implantera 3 stations hydrogène renouvelable sur l’axe autoroutier A10 pour alimenter 29 poids lourds opérés par 5 transporteurs partenaires. Le projet est soutenu à hauteur de 4,6 millions d’euros.
  • R’HySE : extension du projet HYAMMED développé par Air Liquide, il s’appuiera sur la distribution d’hydrogène co-produit à Fos-sur-Mer, pour alimenter des premières flottes de camions exploités par des transporteurs partenaires. Le soutien financier s’élève à 11,5 millions d’euros.
  • TES permettra à Schiever de déployer des infrastructures de production et de distribution de 2,5 MW sur son site de Magny pour du transport de marchandises, avec une aide de 4 millions d’euros.
  • Vallée Sud H2 déploie un écosystème initié par l’Établissement Public Territorial Vallée Sud Grand Paris. La production d’hydrogène, localisée à Chatenay-Malabry, permettra d’alimenter des bennes à ordures ménagères électriques hydrogène ainsi que des bus pour le transport de personnes à la demande. L’aide s’élève à 15,7 millions d’euros.
  • ZEV II est une extension du projet ZEV, porté par un consortium piloté par la région Auvergne-Rhône-Alpes et associant la société HYmpulsion, vise à renforcer et déployer les usages dans le domaine du transport de voyageurs. 50 autocars seront adaptés au combustible hydrogène (« rétrofit »), pour le compte de la Région Auvergne-Rhône-Alpes. L’aide pour ce projet est de 10 millions d’euros.

Ces projets représentent un montant d’aide de 126 millions d’euros. Au total, 46 dossiers ont été sélectionnés, représentant 35 écosystèmes partout en France. À ce jour, les usages sécurisés associés à ces écosystèmes représentent 8 400 tonnes d’hydrogène par an, dont la majorité (91%) est destinée au transport de passagers – bus et cars – comme de marchandises – véhicules utilitaires, poids lourds, bennes à ordures ménagères. Ces différents projets permettent d’éviter 130 000 tonnes de CO2 par an.

*Ce nouvel appel à projets sera lancé après une vaste concertation de la filière menée par le ministère de la Transition Énergétique et le Secrétariat Général pour l’Investissement (SGPI) au mois de février.

Etude PFA : 1 000 stations hydrogène pour 2030

A l’occasion du salon, France Hydrogène a dévoilé une étude réalisée avec la PFA et l’IRT SystemX dans le cadre du Conseil National de l’Hydrogène (CNR), modélisant les besoins en infrastructures de recharge hydrogène pour la mobilité terrestre en France métropolitaine à l’horizon 2030, avec un point de passage à 2026.

Ainsi, des modèles mathématiques ont été utilisés, en prenant en compte différents schémas directeurs pour optimiser le nombre, la localisation et le dimensionnement des stations hydrogène pour la recharge des véhicules légers (des véhicules particuliers et des véhicules utilitaires légers à hydrogène sont déjà disponibles sur le marché) et des poids-lourds (actuellement en phase de démonstration, ils entreront en phase de pré-commercialisation d’ici 2026). Pour les véhicules, la modélisation s’appuie sur les données des parcs circulants du Ministère de la Transition écologique et des études de la PFA. La demande est concentrée sur les usages professionnels, avec une forte proportion de VUL (80 %) sur le segment des véhicules légers, ces véhicules étant commercialisés et particulièrement adaptés à ces usages.

En termes d’horizon de temps, la modélisation intègre un point de passage à 2026, une échéance proche est jugée pertinente pour les VL et VUL. Pour les poids-lourds, l’horizon de temps considéré est 2030, car elle correspond à une trajectoire de mise sur le marché des véhicules. La modélisation cible principalement en 2026 les métropoles situées dans les 43 ZFE-m*. A cette date, un parc de 50 000 véhicules légers s’approvisionnera auprès de plus de 210 stations.

En 2030, 340 000 véhicules circuleront et s’approvisionneront auprès de 750 stations. Quant aux poids-lourds, le parc circulant en France atteint plus de 11 000 véhicules à 2030, avec un approvisionnement auprès de 170 stations. Le total dépasse légèrement le seuil des 1 000 stations. La première phase de la modélisation a permis de faire apparaitre des schémas directeurs pour le déploiement de l’infrastructure de recharge hydrogène basés sur une adéquation de l’offre et de la demande au niveau national. Toutefois, ces modélisations doivent maintenant être confrontées à une vision plus fine des projets déjà engagés ou à venir dans les territoires ainsi qu’aux spécificités et trajectoires régionales.

*Zones à Faibles Emissions mobilités

Air Liquide et Total : plus de 100 stations pour poids lourd en Europe

Le sujet des infrastructures était au cœur de l’actualité du salon. Ainsi, TotalEnergies et Air Liquide – tous deux présents sur Hyvolution – ont annoncé leur alliance. A travers une coentreprise, les deux groupes développeront une infrastructure de ravitaillement pour les camions à hydrogène, avec l’objectif de déployer plus de 100 stations à hydrogène sur les grands axes routiers européens – en France, au Benelux et en Allemagne – dans les prochaines années. Ces stations, qui seront opérées sous la marque TotalEnergies, seront situées notamment sur des grands corridors stratégiques. La coentreprise, qui sera gérée conjointement par les deux partenaires, assurera l’investissement, la construction, l’exploitation de ces stations, ainsi que l’approvisionnement d’hydrogène sur le marché et sa commercialisation aux clients transporteurs. C’est un signal positif pour la filière, alors que les camions font tout juste leur apparition, à titre de démonstrateurs et sous la forme de rétrofits (chez e-Neo et Hyliko notamment, qui respectivement présentaient un kit avec range extender sur un tracteur Renault Trucks et une intégration 100 % hydrogène).

HRS communique sur le débit par heure

Sur le salon, le fabricant grenoblois HRS a mis en avant un nouvel indicateur : celui des kg d’hydrogène délivrés par heure. Un index plus parlant selon Olivier Dhez, directeur général délégué. Le salon était donc l’occasion de présenter la gamme de stations de 14 à 80 kg d’hydrogène délivrés par heure, pour une pression demandée de 350 bars (véhicules lourds) et 700 bars (véhicules légers).

Hynamics s’allie à ABB pour réduire le coût de l’hydrogène

La filiale d’EDF, Hynamics, a signé un accord avec ABB afin de tester un système de gestion d’énergie (ABB Ability Optimax for green hydrogen), déjà installé sur la station de remplissage d’Auxerre en novembre dernier. Cet accord permettra d’optimiser les coûts de production, de la simulation à l’exploitation, en traitant des données (prix de l’électricité notamment, consommation d’énergie) en lien avec le cloud. La réduction peut atteindre jusqu’à 16 %.

ENGIE Solutions et Stellantis proposent une offre combinée de véhicules et de stations à hydrogène

Présent pour la première fois à Hyvolution, le groupe issu de la fusion entre Fiat-Chrysler et PSA a choisi de s’allier avec ENGIE Solutions pour proposer aux clients professionnels des marques Peugeot et Citroën, des stations de recharge hydrogène adaptées à la taille de leur flotte. Trois offres sont proposées : « Amorçage » (mise à disposition d’une recharge pour 20 à 40 véhicules par jour) ; « Pure Player » (installation d’une station de taille moyenne pour la recharge de 100 à 200 véhicules utilitaires légers par jour) ; et « Écosystème » (production de l’hydrogène par électrolyse et une station pour la recharge de 200 à 400 véhicules par jour.) Lancé en France dans un premier temps, ce partenariat pourrait connaître un développement plus large par la suite.

HYVIA accélère sur l’hydrogène

Si la filiale de Renault et Plugpower n’avait pas de nouveau produit à présenter, le salon a été l’occasion de dévoiler un partenariat avec Hysetco afin de proposer une offre au sein de la plateforme (véhicule et fourniture d’hydrogène via les stations) et participer au développement du réseau. Il y a également une première offre de financement développée avec NEoT Green Mobility, pionnier du financement de la mobilité zéro émission en Europe. Les deux entités construisent une proposition sur-mesure pour chaque client, selon ses usages, son pays, sa région et les aides à l’achat en vigueur. Pour la maintenance, la formation de concessionnaires pilotes se poursuit en Europe. Des « flying doctors » accompagnent le démarrage pour une expérience client optimale. Du côté des produits, le Master Van H2-TECH est déjà sur la route. Le Master City Bus H2-TECH arrive cet été et le Master Châssis Cab H2-TECH en fin d’année.

Un Renault Master hydrogène rétrofité par GCK

Spécialiste du rétrofit, le groupe GCK était également au rendez-vous d’Hyvolution. A cette occasion, il a présenté son dernier véhicule en phase d’homologation, le Renault Master Evo H2, un véhicule dont le moteur diesel a été remplacé par un moteur électrique alimenté par des batteries et une pile à combustible. Le groupe affirme qu’il conserve les caractéristiques et les performances du modèle original. Propulsé par un moteur électrique d’une puissance maximum de 96 kW, alimenté par une pile à combustible Symbio (intégrée dans le compartiment moteur), ce Master Evo H2 dispose d’une autonomie de 400 km (5 minutes de temps de recharge) et d’une vitesse maximale de 130 km/h. C’est une solution qui peut intéresser les flottes par rapport à la perspective des ZFE. Sur Hyvolution, GCK en a profité pour présenter également Flex’hy : une filiale qui a pour vocation d’être un distributeur d’hydrogène, produit et/ou distribué localement. Celle-ci a d’ailleurs commandé chez HRS une station de ravitaillement en hydrogène, d’une capacité de 200 kg/jour. Grâce à des solutions flexibles et mobiles, la société répond aux besoins de clients qui souhaitent augmenter de manière régulière leur consommation journalière et leur nombre de véhicules avec un très faible niveau d’aménagement en génie civil.

Le moteur à hydrogène fait son show à Hyvolution

En alternative à la pile à combustible associée à un moteur électrique, le moteur à combustion utilisant de l’hydrogène est une solution qui monte. Plusieurs acteurs le présentaient à Hyvolution. C’était le cas par exemple de Punch Torino avec un moteur hydrogène, destiné aux véhicules lourds étant donné sa cylindrée (V8 de 6,6 L). Il a été préparé par sa filiale Hydrocells.

Le moteur à hydrogène était également visible chez FEV. Le groupe d’ingénierie d’origine allemande est partenaire d’Oreca dans un projet qui consiste à développer un moteur en vue du Dakar. Un autre acteur est aussi sur les rangs. Le groupe GCK, qui fait de la compétition et prépare un buggy hydrogène pour le Dakar, a désormais une compétence dans le moteur à hydrogène depuis le rachat de Solution F. 

A côté de ces industriels, des start-ups espèrent aussi se faire une place. Ainsi, la société EHP2 présentait sur son stand un moteur à hydrogène. La société, créée en 2018, emploie des personnes « qui possèdent une longue expérience dans le domaine de la conception, développement et production de groupe moto-propulseurs (GMP) multi secteurs d’activité ». Elle intervient principalement sur les marchés de niche des secteurs aéronautique, défense, automobile prototype, compétition automobile, maritime et off-road. EH2 participe à un projet soutenu par la région Normandie (MCI H2, qui doit contribuer à la décarbonation de la navigation fluviale sur l’axe Seine). L’objectif consiste à atteindre une puissance de 100 kW/l, avec un rendement de 45 %, c’est-à-dire une consommation d’hydrogène de 70 à 100 g/kWh. Le projet est piloté par « 2.C.Hy.N », un consortium havrais, lancé par 2CIR, une entreprise de maintenance industrielle, portuaire et navale.

Sur le pavillon de la Bretagne, la start-up EHM (Efficient Hydrogen Motors), créée en mai 2022, a pour ambition de concevoir, fabriquer et commercialiser un moteur à combustion hydrogène dédié au rétrofit de véhicules lourds de plus de 5 ans. Son moteur n’est pas encore visible, mais elle revendique un partenariat avec le groupe Alliance Automotive Group – un leader européen de la pièce détachée – pour une offre de rétrofit dans des garages partenaires.

Un robot hydrogène de manutention signé Pragma et TAUR

A l’occasion du salon Hyvolution, Pragma Industries et TAUR, une entreprise française de plateformes robotiques destinées au transport industriel et aux solutions de livraisons du dernier mètre, ont officialisé leur collaboration. Ils développeront le « TAUR-H2 », une version 100 % hydrogène des robots de manutention TAUR, dont l’autonomie sera triplée par rapport aux solutions basées sur des batteries électriques. Un premier prototype sera livré d’ici fin décembre 2023. Liés par un contrat exclusif de trois ans, les deux partenaires ont annoncé leur volonté commune de développer une nouvelle gamme de chariots autonomes TAUR qui intègreront les modules de pile à combustible à hydrogène développés par Pragma Industries (de 500 W à 11 KW). Ils collaboreront également sur un prototype de châssis permettant de véhiculer jusqu’à 5T de charge à partir de ceux existant.

De nouvelles pompes pour les vélos chez Pragma

Pragma, qui profitait d’Hyvolution pour présenter son vélo à hydrogène Alpha Neo, a également mis en avant deux stations de recharge. La première, cyclHic, destinée à une installation sur la voie publique, a été conçue avec Alpha Process. La seconde, mise au point avec ROTH2, est destinée aux flottes captives. Pragma propose également une petite station de production d’hydrogène par électrolyse. Conçue avec H2Gremm, celle-ci est dotée d’une capacité de production de 1 à 10 kg/jour, afin d’alimenter l’équivalent de 50 à 100 vélos à hydrogène.

Gen-Hy et Eiffage s’allient dans les électrolyseurs

Gen-Hy et Eiffage Énergie Systèmes s’associent pour créer la société Gen-Hy Cube, dédiée à la réalisation à Montbéliard d’une usine d’électrolyseurs pour la production d’hydrogène renouvelable. Les électrolyseurs AEM (Anion Exchange Membrane) développés par la start-up française combinent les avantages des technologies alcaline et PEM (Proton Exchange Membrane), atteignant une efficacité énergétique de plus de 85%, sans utilisation de métaux rares. C’est une société du groupe FFED (FlexFuel Energy Development) qui a déjà démarré, en décembre 2021 à Orly, sa première unité-pilote de production de fabrication de membranes AEM, la première du genre en France. Gen-Hy, qui propose une gamme d’électrolyseurs alcalins AEM de 50 kW à 4 MW, a choisi le Pays de Montbéliard pour produire ses électrolyseurs. Afin de l’épauler dans le cadre de ce projet, la start-up a décidé de faire appel à Eiffage Énergie Systèmes qui apportera ses capacités d’industrialisation en mettant à disposition son savoir-faire dans l’intégration produit-process, le lean manufacturing, la mécatronique et la maîtrise des risques, et en intervenant sur l’assemblage des stacks. Les deux partenaires ont choisi de se regrouper au sein de Gen-Hy Cube, une structure dédiée à la fabrication des électrolyseurs développés et brevetés par Gen-Hy. La nouvelle usine dont les premières livraisons devraient être effectives en 2024, aura une capacité annuelle de production de 100 MW d’électrolyseurs AEM avec une extension possible jusqu’à 300 MW.

Hydrogène et molécules de synthèse dans le bassin de Lacq

Elyse Energy et Teréga Solutions annoncent la signature d’un partenariat pour promouvoir, en Nouvelle-Aquitaine, le développement de l’hydrogène bas-carbone et des carburants de synthèse dans le bassin de Lacq. Les deux entreprises ont signé un protocole d’accord afin d’associer leurs expertises dans le but de développer des synergies industrielles, spécifiquement autour des infrastructures d’hydrogène bas carbone, mais aussi de dioxyde de carbone et d’oxygène. Ces infrastructures seront notamment utilisées par Elyse Energy dans le processus de fabrication de ses e-carburants. Les deux entreprises ont initié ce partenariat avec une étude de faisabilité pour l’installation d’une unité de production d’hydrogène renouvelable par électrolyse de l’eau sur le site de Mourenx, ainsi que des infrastructures de transport des différents gaz (dont particulièrement un « hydrogénoduc ») afin d’acheminer cet hydrogène vers le site d’Induslacq. Cette étude permettra par la suite de déterminer l’intérêt pour les deux entreprises d’étendre leur accord à une structure commune qui porterait les phases de développement et d’opération du projet autour de l’hydrogène décarboné. Ce protocole d’accord représente donc une première étape dans l’engagement mutuel entre les deux entreprises pour œuvrer à la décarbonation du bassin de Lacq.

Les régions en force à Hyvolution

Plusieurs régions étaient au rendez-vous lors du salon, en tant qu’exposants mais également dans le cadre d’annonces. La région Occitanie a présenté le plan dédié à l’hydrogène et les projets innovants portés par le territoire pour décarboner les transports et créer une filière industrielle : HyPort, Hyd’Occ, Corridor H2, HydroMer, …Il a été question aussi du projet Val d’Hygo visant à produire 5 MW d’hydrogène renouvelable par électrolyse à Bessières (Haute-Garonne).

La région AURA était également présente : pas moins de 50 entreprises régionales exposaient au salon, dont Atawey, HRS, GCK ou encore Ad-Venta. Le territoire amplifie ses efforts dans le cadre du projet Zero Emission Valley, avec la volonté de déployer des stations pour la mobilité lourde.

La région Bourgogne Franche-Comté est également un pilier d’Hyvolution, via le pôle Véhicule du Futur qui à travers ses deux clubs hydrogène (l’un pour la région Bourgogne Franche Comté, l’autre pour le Grand Est), accueillait des entreprises comme Eifhytec, Fives, H2 Motronics ou encore Mincatec Energy.

La dynamique est aussi très présente à l’ouest. Ainsi, une douzaine d’entreprises se trouvaient sur le stand des Pays de la Loire à Hyvolution. La région avait prévu de communiquer sur son Appel à manifestation d’intérêt (AMI) « pour la production massive d’hydrogène » sur le Grand port de Nantes Saint-Nazaire, à Montoir-de-Bretagne. Le Grand port travaille à devenir une zone de stockage et de transit pour le carbone émis par des industriels (raffinerie, cimenteries…). Un carbone qui, combiné avec de l’hydrogène, peut servir à créer des carburants de synthèse, comme le e-Kerosène ou e-Méthanol. L’accent a été mis sur Lhyfe (qui a ouvert la première usine d’hydrogène à base de vent et d’eau de mer en Loire-Atlantique et a communiqué au salon sur sa plateforme Lhyfe Heroes), mais aussi Manitou (qui a développé le premier chariot élévateur en France fonctionnant à l’hydrogène). Il ne faut pas oublier non plus la Normandie, la Bretagne et bien d’autres encore.

La formation à l’honneur

Cette année Hyvolution plaçait l’emploi et la formation au cœur du salon via un dispositif dédié : le Campus Emploi Formation coorganisé avec emploi-environnement.com. Pour leur part, France Hydrogène et Adecco ont signé une convention de partenariat dans l’objectif de répondre aux enjeux actuels et futurs des métiers de l’hydrogène. « Ce rapprochement doit permettre aux 2 acteurs de mobiliser leurs ressources et expertises afin d’anticiper et de répondre aux besoins RH des entreprises de l’ensemble de la chaîne d’activité hydrogène » indique le communiqué. France Hydrogène réunit à ce jour 460 acteurs couvrant ainsi l’ensemble de cette chaîne de valeur. « La montée en compétence et la disponibilité des talents sont des éléments clés pour accélérer l’industrialisation de la filière qui comptera plus de 100 000 emplois en 2030 » est-il précisé. « Le groupe Adecco fera bénéficier France Hydrogène et ses adhérents de ses savoir-faire métiers en termes d’évaluation, d’adaptation et de création de compétences, de ses solutions emploi répondant entre autres à la pénurie de profils industriels, ainsi que de son importante offre de formation pour développer les connaissances de demain » conclut le communiqué.

Hyvolution annonce d’ores et déjà les dates de son salon au Chili (28 au 30 juin) et de l’édition 2024 qui se tiendra pour la première fois sur 3 jours : les 30, 31 janvier et 1er février.