Avec deux halls et 45 % d’exposants en plus, pour une fréquentation record de 11 503 visiteurs (+ 46 %), le salon a tenu toutes ses promesses. Il y a un nombre record d’annonces et de partenariats. Difficile de résumer en quelques mots cette édition d’Hyvolution. On peut néanmoins dire qu’il y a eu quelques nouveautés marquantes dans le domaine de la mobilité (terre, air, mer). Le salon a également été l’occasion d’évoquer le secteur du bâtiment.

L’hydrogène en France : les chiffres clés de 2023 

Dès l’ouverture du salon, France Hydrogène a fait le point sur les principaux chiffres de l’hydrogène en France pour l’année 2023. D’emblée, le Président de l’association, Philippe Boucly, a voulu mettre un terme à l’idée reçue stipulant que « la France est en retard » et que « les choses n’avancent pas ». Il a souligné une croissance de 130% de capacités d’électrolyse installées (30 MW). Il y a actuellement 300 MW de projets en opération, en construction ou ayant reçue une Décision Finale d’Investissement (DFI). Cependant, il martèle que nous sommes « au pied de la falaise » car il reste 7 ans pour atteindre l’objectif de 6,5 GW en 2030. En 2023, on dénombrait 69 stations (58 en 2022), mais elles ne sont pas toutes ouvertes au public. Il y a également 197 stations en projet moyen terme (2025-2026). C’était ensuite au tour de la co-Présidente, Valérie Bouillon-Delporte, de commenter les avancées dans la mobilité. Elle a certifié que l’offre existe bel et bien. Actuellement, 1320 véhicules sont en circulation en France, dont 59 bus (33 en 2022). À noter qu’en incluant les commandes et les intentions des collectivités, près de 750 bus pourraient être déployés d’ici 2026. Bien qu’il n’y ait que 3 camions déployés à l’heure actuelle, 400 sont en projets, dont 130 en cours de déploiement ou financés (neufs ou retrofités). La co-présidente a également mentionné la flotte de taxis qui circule en Ile-de-France (Hype, Hysetco). Elle constitue la plus grande flotte en Europe avec plus de 500 taxis. Au sujet des VUL elle a rappelé que les principaux constructeurs automobiles ont, pour la plupart, développé une offre hydrogène en complément d’une offre à batterie. Elle a tenu à rappeler que les deux solutions sont complémentaires. Elle a ensuite évoqué les usages stationnaires. Aujourd’hui, on compte 85 installations stationnaires opérationnelles (37 en 2022) pour une capacité de 4,6 MW. Elle est aussi revenue sur les 22 usines françaises spécialisées dans l’hydrogène. Elle a notamment mentionné Symbio, Forvia ou encore McPhy.  Les deux dirigeants de France Hydrogène ont ensuite évoqué les importantes levées de fonds d’Atawey (25 millions) ou d’EODev (46 millions). Ils ont également fait état des champions français à l’instar de Symbio, entreprise valorisée à plus de 900 millions d’€. L’hydrogène a permis par ailleurs la création de 6400 emplois (100 000 emplois prévus en 2030). Le développement de la filière est tel que des tensions dans le recrutement se font déjà ressentir. Il faut donc « cultiver l’attractivité de l’hydrogène » et développer les offres de formations, affirment les deux présidents. Dans le cadre du projet DEF’Hy, 340 formations ont d’ailleurs été identifiées. 

Un réseau pour la mobilité lourde en Europe 

A l’occasion d’Hyvolution, Air Liquide et TotalEnergies ont officialisé leur coentreprise, TEAL Mobility. Détenue à parts égales par les deux partenaires, elle permettra de déployer 100 stations à hydrogène pour poids-lourds sur les grands axes routiers européens. Ce sera le premier réseau transnational européen de cette taille et il va se déployer sous la marque TotalEnergies. TEAL Mobility opérera une vingtaine de stations en France, au Pays-Bas, en Belgique, au Luxembourg et en Allemagne dès 2024 avec pour objectif d’apporter une solution de ravitaillement rapide pour les transporteurs. En 15 minutes environ, les camions pourront faire le plein et rouler pendant 800 km, tout en préservant la capacité de chargement des véhicules. La coentreprise conjugue les expertises de ses deux entreprises fondatrices : les technologies et la maîtrise de l’ensemble de la chaîne de valeur hydrogène d’une part, et l’exploitation et la gestion de réseaux de stations et la distribution d’énergies. 

Une offre élargie pour Stellantis 

À travers Stellantis Pro One, l’entité dédiée aux véhicules utilitaires légers (VUL), le groupe élargit son offre dans l’hydrogène. Et il a profité d’Hyvolution pour dévoiler la nouvelle version du Peugeot e-Expert Hydrogen et l’inédit Citroën ë-Jumper Hydrogen. Le premier est un fourgon de taille intermédiaire qui dispose d’une autonomie supérieure à 400 kilomètres et fait le plein en 5 minutes, sans compromis sur la charge utile d’une tonne. Ce modèle, tout comme le Citroën ë-Jumpy Hydrogen, l’Opel Vivaro Hydrogen et le Fiat Professional e-Scudo Hydrogen (nouveau venu sur ce segment) sont assemblés sur la ligne multi-énergies du site d’Hordain (France) qui produit déjà les versions électriques et thermiques. C’est la première usine au monde à produire des véhicules sur une même ligne avec trois types d’énergies différentes. La nouveauté vient du fait que Stellantis élargit son offre pour les gros fourgons. À côté du Citroën ë-Jumper Hydrogen, visible sur le salon, il y a aussi désormais les Peugeot e-Boxer Hydrogen, Opel Movano Hydrogen et Fiat Professional e-Ducato Hydrogen. C’est une usine en Pologne, à Gliwice, qui se charge de les assembler. Les fourgons grand volume offrent une autonomie supérieure à 500 km, un ravitaillement en 5 minutes et pas de compromis sur la charge utile d’1,3 tonne en version L4H3.  

Hysetco commande 150 utilitaires Stellantis pour un usage taxi TPMR 

Ces utilitaires, destinés notamment au transport de personnes handicapées, seront déployés à partir de février prochain et tous mis en circulation au cours du premier semestre 2024. Les véhicules, qui sont des Peugeot e-Expert Hydrogen, seront proposés à des professionnels dans le cadre de l’offre packagée de HysetCo qui inclut tous les services associés (entretien, maintenance et réparation, assurance, véhicules relais, formalités administratives, formation…). Ils seront spécifiquement aménagés pour le transport de personnes (taxis accessibles aux usagers de fauteuils roulants, navettes, …), la logistique ou d’autres usages professionnels (utilitaires). Avec cette commande, HysetCo confirme sa forte croissance, et augmente significativement le nombre de véhicules hydrogène zéro émission de sa flotte. Un chiffre encore appelé à progresser, l’opérateur prévoyant au moins de doubler sa flotte de véhicules hydrogène en 2024. 

Le touk-touk à hydrogène a fait un passage remarqué à Hyvolution 

Si vous avez arpenté le hall 6 du salon, c’était vraiment difficile de le louper. Un touk-touk à hydrogène, élaboré à partir d’un modèle de « three wheeler » du constructeur indien OSM, a marqué les esprits. On doit cette idée à Antoine Abou, qui s’est distingué en traversant la France en vélo à hydrogène. Persuadé que la mobilité légère est un champ d’application possible, avec des piles de faible puissance, il est arrivé à Hyvolution avec un nouveau projet. Il a fondé la société Systemics Energy, un constructeur de véhicules zéro émission empruntant les pistes cyclables, et une autre qui a pour nom HI (Hydrogen Intelligence) et qui vise à l’intégration de l’hydrogène dans la mobilité légère. Le touk-touk à hydrogène qui était visible à Hyvolution peut rouler pendant 300 km, sans bruit et sans pollution. Pour ses différents projets, Antoine Abou s’est entouré de partenaires qui sont OSM (Omega Seiki Mobility), Rage Mechanics, Atwey, Iljin, le CRMT, TSI et Ad-Venta. Le trois-roues à hydrogène pourrait faire parler de lui d’ici quelques mois. 

Keolis va expérimenter un autocar avec un moteur à hydrogène de GCK 

L’expérimentation porte sur un autocar Iveco Crossway fourni par Keolis. Le développement technique sera effectué par les deux filiales du groupe GCK : GCK Mobility pour l’adaptation du véhicule, et Solution F pour celle du moteur Diesel (de type cursor 9). L’opération sera menée dans les nouveaux ateliers de Cournon-d’Auvergne (63) de GCK Mobility. Les essais du véhicule sont prévus pour début 2025. Précisons par ailleurs que GCK exposait sa voiture de course Foenix H2 avec moteur H2, montrée pour la première fois aux 24 h du Mans en juin 2023. Le moteur à hydrogène était présent chez plusieurs acteurs à Hyvolution, comme Bosch (projet Hymot), FEV (moteur pour le consortium aéronautique NAE en Normandie), Pipo Moteurs (avec CRMT) ou encore EHM et vision Technology (kart H2 chez Terega). 

ISTHY : la région Bourgogne-Franche-Comté, INTHY et Bureau Veritas lancent un site de tests sur le stockage d’hydrogène 

Le premier site d’essais dédiés aux technologies de stockage de l’hydrogène en Europe va voir le jour, en partenariat avec Inthy et Bureau Veritas. C’est l’un des projets emblématiques de la région Bourgogne-Franche-Comté qui se met en place. ISTHY fait partie du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA) mis en place par l’Etat pour co-financer les projets innovants. Dès la fin de cette année, sur le territoire du Grand Belfort, le centre réalisera des essais et des certifications en toute indépendance et impartialité pour le compte de constructeurs, d’équipementiers et industriels internationaux. Le projet avait été initié par Rougeot Energie. Mais entre-temps, l’activité a été reprise par INTHY, producteur d’énergies renouvelables et d’hydrogène et fournisseur de solutions de mobilité décarbonée. Alors que les installations disponibles ne peuvent effectuer que des essais de développement ou de certification très limitées, ISTHY permettra ainsi de réaliser les essais de développement, de fabrication et assurer la certification des réservoirs de grande quantité (jusqu’à 1 400 litres) destinés aux mobilités. 

Une pelleteuse électrique alimentée par hydrogène à Hyvolution 

Il nous avait habitué à des camions à hydrogène, mais Jérémy Cantin d’e-Neo (qui fait partie du groupe Vensys) a présenté une application pour le moins inattendue sur le salon. Dans le hall 6, on pouvait en effet voir une pelleteuse rétrofitée à l’électrique. Elle était reliée à un pack hydrogène stationnaire, constitué d’une pile Plugpower de 30 kW et de quatre bouteilles d’hydrogène stockant 16,8 kg d’hydrogène. La solution permet de faire fonctionner une pelleteuse pendant une semaine sur un chantier, sans raccord à une alimentation électrique. « Il n’y avait pas la place pour intégrer de l’hydrogène directement à bord de la pelleteuse », explique Jérémy Cantin. « Donc, on propose une alimentation sous forme de powerpack hydrogène. C’est l’idéal pour un chantier de BTP »

Une pile pour drone chez Hycco et Pragma 

Le salon Hyvolution a été l’occasion pour Hycco de communiquer sur un projet associant Delair, Pragma Indutry et Isae Supaero. Il s’agit du projet MangabHy visant à développer une pile pour un drone à hydrogène. C’est une première application symbolique pour Hycco, dont les plaques bipolaires sont plus légères en raison d’un matériau composite polymère avec de la fibre de carbone. 

Des documentaires présentés par Energy Observer 

À travers sa Fondation, Energy Observer a présenté en avant-première au salon la série H2 et territoires, destinée au grand public. On a pu voir sur les trois jours, chaque soir à 18 h un documentaire de 15 mn présentant le dynamisme de la filière en France. Les trois premiers sujets abordés étaient : l’hydrogène pour décarboner nos voitures (l’occasion de voir les taxis Toyota en opération à Paris, la station Hysetco de la porte de Saint-Cloud, le prototype MissionH24, ainsi qu’une formation à la sécurité de l’ENSOSP), l’hydrogène pour décarboner les transports (sujet tourné en Occitanie à la rencontre de Safra, d’Alstom et d’Universal Hydrogen), puis produire suffisamment d’hydrogène bas-carbone (avec Genvia, Air Liquide et Haffner Energy). Un quatrième volet a également été tourné et porte sur Zero Emission Valley : la naissance d’une filière hydrogène (avec les interventions du maire de Moutiers, de HRS, Symbio et de la CNR). Les documentaires vont être relayés sur la chaîne Youtube d’Energy Observer. Les épisodes suivants de la série seront consacrés aux grands thèmes suivants : le rôle de l’hydrogène pour décarboner notre industrie (comment l’hydrogène bas carbone peut-il révolutionner les industries à forte intensité carbone telles que les cimenteries, la sidérurgie, les verreries et la production d’engrais ?), le rôle de l’hydrogène pour décarboner le maritime (barges, dragues, navires), le stockage et la distribution de l’hydrogène (quels sont les défis et les solutions innovantes associés au stockage et à la distribution de l’hydrogène ?) et enfin la recherche et la formation aux métiers de l’hydrogène. 

Une accélération pour la recherche 

En ouverture du salon, un consortium de laboratoires de recherche et leurs structures de transfert de technologies ont donné le coup d’envoi du programme H2DEC. Ce programme entend développer, grâce à la recherche publique française, des projets d’innovation à haut potentiel dans le domaine de l’hydrogène décarboné pour l’industrie. H2DEC (Hydrogène décarboné) est un consortium de partenaires*, qui peuvent aider les industriels à répondre à leurs besoins sur l’ensemble de la chaîne de valeur de l’hydrogène décarboné. Ce programme vise à accélérer le développement et le transfert vers l’industrie des innovations issues de la recherche publique française en matière d’hydrogène décarboné. Il est lauréat de l’appel à projets « maturation-pré-maturation », lancé dans le cadre de France 2030. D’une durée de 5 ans, il bénéficie de 13,2 millions d’euros. L’ambition du programme H2DEC est d’accompagner près de 65 projets en pré-maturation (TRL 2 à 3) et une trentaine de projets en maturation (TRL 3 à 6) sur l’ensemble de la période 2023-2027. L’accompagnement financier pourra atteindre respectivement 80 000 et 300 000 euros sur ce type de projets. Les champs couverts sont : la production de l’hydrogène (notamment l’électrolyse à haute température et haut rendement, l’électrolyse à basse température pressurisée sans ou avec peu de métaux critiques, les systèmes réversibles SOEC/SOFC, le couplage avec les ENR, les procédés de thermoconversion solaire et photoélectrocatalyse, l’hydrogène naturel) ; le stockage de l’hydrogène (notamment l’efficacité énergétique du stockage cryogénique, le stockage en milieu liquide, dans les matériaux solides, le stockage hyperbare, l’intégration du réservoir, le stockage géologique d’hydrogène en aquifère) ; et enfin la conversion de l’hydrogène (notamment les piles à combustible versatiles, flexibles, réversibles, à bas coût, à haute densité de puissance, durables ; leur gestion intelligente et optimale ; les moteurs thermiques à combustion d’hydrogène). À noter que Hoang Bui, coordonnateur de la stratégie nationale d’hydrogène décarboné, était présent à cette conférence de présentation.  

*Le CEA, le CNRS, (CNRS Innovation), l’Université Grenoble Alpes et la SATT Linksium, Paris Sciences Lettres, Sorbonne Université et la SATT Lutech, l’Université de Saclay, l’Institut Polytechnique de Paris avec la SATT Paris Saclay, l’Université Claude Bernard Lyon 1 avec la SATT Pulsalys, la SATT Conectus Alsace (qui s’appuiera sur l’Université de Strasbourg), la SATT Sayens qui représentera l’ensemble de ses Établissements de recherche actionnaires et partenaires, tout comme les SATT AxLR, Toulouse Tech Transfer, SATT Nord et Ouest Valorisation 

France Hydrogène se penche sur les bâtiments 

Si on parle beaucoup de mobilité et d’industrie, il est plus rare d’évoquer les applications stationnaires. Or, elles peuvent contribuer à décarboner le secteur des bâtiments. Et justement, il s’agit du second secteur consommateur d’énergie avec 43% des consommations en France et responsable de près de 20% des émissions directes de gaz à effet de serre. C’est la raison pour laquelle un document a été publié par l’association à l’occasion d’Hyvolution. Issu des travaux menés par le groupe de travail copiloté par France Hydrogène et Coénove, ce document de 20 pages fait le point sur les solutions disponibles. Il est question notamment des groupes électrogènes, que proposent par exemple EODev, H2SYS et Powidian. Ces systèmes apportent une alimentation électrique d’appoint et peuvent remplacer le Diesel. Autre solution : les systèmes de cogénération d’énergie, qui permettent de valoriser la chaleur issue de la transformation d’hydrogène en électricité, par l’intermédiaire de la pile à combustible. Il y a par ailleurs les chaudières, comme celles que De Dietrich (groupe BDR Thermea) expose à Hyvolution. Sous forme de mélange (gaz naturel et hydrogène), ou avec seulement de l’hydrogène, ces chaudières peuvent remplacer les pompes à chaleur quand l’installation de cet équipement n’est pas possible. En fait, il faut raisonner en termes d’écosystème dans le domaine du bâtiment. Même s’il est relié au réseau, il peut aussi générer de l’électricité issue d’énergies renouvelables (solaire) et produire de l’hydrogène par électrolyse. Cet hydrogène peut être stocké et distribué ensuite à des véhicules (vélos ou autres), ou pour être brûlé dans des chaudières. Voire pour les deux usages en même temps. Le document de France Hydrogène fait le point sur des projets en France. C’est l’occasion de rappeler des initiatives emblématiques comme le cirque de Mafate à la Réunion, ou l’alimentation du château de Châteauneuf sur Loire. Et des projets ont été menés aussi à travers le monde, comme en Europe (Allemagne, Écosse*, Pays-Bas), en Australie, en Corée du Sud et au Japon. Dans les applications, il en est une qui devrait monter en puissance : c’est l’alimentation en électricité des data centers. Un cas de figure illustré par exemple par le projet EcobioH2 à Avignon.  

*300 maisons raccordées à un réseau d’hydrogène 

Le Centre rejoint les autres régions françaises 

Le Centre Val-de-Loire avait pour la première fois un stand cette année à Hyvolution. Et la région accueillait sur cet espace le producteur d’hydrogène renouvelable Eneralys. Basé à Paris, il projette d’installer à l’horizon 2027-2028 une unité sur le Technoparc de Salbris en Loir-et-Cher. En retard par rapport à d’autres régions, le Centre-Val de Loire vise une part de 10 à 15% d’hydrogène renouvelable dans le futur mix énergétique. La stratégie s’articule autour de l’industrie (avec des groupes comme Pyrex-Duralex à Châteauroux dans l’Indre et à la Chapelle Saint Mesmin dans le Loiret, ainsi que Maury à Malesherbes dans le Loiret) et la mobilité. Si, à ce jour, une seule station de distribution d’hydrogène décarboné est opérationnelle, à Sorigny en Indre-et-Loire, on dénombre une quinzaine de stations en projet sur le territoire. En attendant, c’est en Touraine que Lhyfe installera courant 2025 sa prochaine usine de production d’hydrogène renouvelable par électrolyse. Outre les véhicules lourds des communes et entreprises avoisinantes, elle fournira aussi une partie de son énergie au groupe STMicroelectronics basé à Tours. Equans, filiale du groupe Bouygues, porte quant à lui depuis 2021 le projet de centrale H2Hub à Saint-Cyr-en-Val dans le Loiret. Réalisée en partenariat avec le transporteur FM Logistic, elle doit en principe voir le jour d’ici 2026. Engie solutions prépare de son côté un site de production sur l’écopôle de Bourges-Marmagne dans le Cher. Autant de dispositifs qui, une fois en service, permettront de développer une puissance d’électrolyseurs de 36 MW, représentant une production quotidienne de 14 tonnes d’hydrogène sur le territoire. On peut également citer la future gigafactory d’électrolyseurs, qui sera construite l’année prochaine par la société Elogen à Vendôme en Loir-et-Cher. Enfin la région est en pointe sur le moteur à hydrogène, grâce à l’équipementier Phinia (ex-Borgwarner), qui pilote l’activité depuis son site de Blois. Avec des partenaires, il a équipé trois véhicules utilitaires Boxer et Jumper du constructeur Stellantis, circulant en démonstration depuis 2022.  

Les Rencontres de Roissy-Meaux Aéropôle : seconde édition en vue 

Jean-François Copé s’intéresse à l’hydrogène. L’ancien ministre et maire de Meaux est intervenu sur le stand de France Hydrogène à propos de la prochaine édition des Rencontres de Roissy-Meaux Aéropole. La première avait été organisée le 17 octobre dernier. La date de l’édition 2024 est connue, ce sera le 15 octobre. M. Copé a ensuite visité le salon, s’arrêtant sur plusieurs stands (pavillon Ile de France, EHM, Manitou, HRS, GCK…). Il en a profité pour prendre des contacts en vue de l’événement. 

Un accord avec le Chili et l’Ecosse 

Philippe Boucly, Président de France Hydrogène et Marcos Kulka, Directeur Exécutif de H2 Chile, ont signé un protocole d’accord dans le cadre du salon, à l’ambassade du Chili. Ce protocole a pour but de favoriser la collaboration et la coopération entre les deux associations de l’hydrogène et d’accélérer le développement de l’économie de l’hydrogène en France et au Chili. Cette alliance rassemblera les forces et expertises des deux organisations au profit de leurs écosystèmes respectifs de l’hydrogène. Et sur le salon, Philippe Boucly, Président de France Hydrogène et Nigel Holmes, Directeur général de la Scottish Hydrogen & Fuel Cell Association (SHFCA) ont également signé un protocole d’accord. Celui-ci vise à renforcer la collaboration et la coopération entre les deux organisations et à accélérer le déploiement de l’hydrogène pour la transition énergétique vers le « net zéro ». Ce partenariat stratégique permettra de tirer parti des forces et de l’expertise des deux associations pour créer une nouvelle Auld Alliance tournée vers l’avenir et regroupant plus de 650 organisations dans le secteur de l’hydrogène, qui connaît une croissance rapide. 

Hyvolution prévoit une édition au Canada en 2025 

Après le Chili (qui aura droit à une seconde édition du 3 au 5 septembre 2024 à Santiago), c’est au Canada que Hyvolution va poser ses valises. Le salon prévoit une édition au Québec, les 1 et 2 octobre 2025. Et ce sera plus précisément à Trois-Rivières, une ville située au Québec (Canada), à l’embouchure de la rivière Saint-Maurice. Elle se trouve sur la rive-nord du fleuve Saint-Laurent, à mi-chemin entre Québec et Montréal. C’est un spot favorable à l’hydrogène. La ville accueille en effet l’IRH (Institut de recherche sur l’hydrogène), dont la mission est d’accélérer la transition énergétique grâce à l’innovation dans les matériaux avancés et l’ingénierie. Le professeur Bruno Pollet de cet institut a d’ailleurs fait le voyage à Paris pour assister à Hyvolution. Trois-Rivières accueillera également une journée hydrogène Québec en mars prochain. Ce sera la deuxième édition dans la ville. Précisons qu’un autre événement aura lieu au même endroit, en novembre prochain (5 et 6 novembre). Ce sera une édition délocalisée de Meet4Hydrogen.