Avec l’inauguration de la station Hyport* à l’aéroport de Toulouse-Blagnac, puis celle du plus grand site de production d’hydrogène renouvelable de France, à Bessières (Haute-Garonne) avec Lhyfe, sans compter le passage du Président Macron chez Airbus, l’actualité a été chargée en Occitanie autour de l’hydrogène.

En quoi cette inauguration de la station Hyport constitue-t-elle une étape majeure pour la filière hydrogène en Occitanie ?

C’est une concrétisation de nos projets en région. Ce n’est qu’un début, car il y en aura d’autres, mais cela permet de montrer aux entreprises et aux collectivités que l’hydrogène devient une réalité. Dans le cas d’Hyport à Toulouse-Blagnac, il y a deux stations : une du côté public dédiée à la mobilité de tous les acteurs du territoire, et une autre sur la zone privée de l’aéroport qui est dédiée aux applications sur l’aéroport, navettes, alimentation des équipements au sol… Nous avons actuellement 5 bus qui tournent à l’hydrogène, opérés par Transdev. La station peut intéresser les acteurs de l’aire métropolitaine, les entreprises qui souhaitent décarboner leurs flottes…  Côté piste, la station va également permettre de répondre aux besoins des véhicules aéroportuaires, comme les tracteurs à l’hydrogène.

Quelle va être la suite du projet Hyport ?

Nous entrons à présent dans une phase de commercialisation de l’hydrogène produit sur le site. Il s’agit ainsi de convaincre les usagers potentiels, comme par exemple les acteurs de la logistique ou les entreprises qui souhaiteraient faire des tests et décarboner leur process ou leur flotte de véhicule.

Lors du dernier salon du Bourget, nous avons également procédé à la signature du partenariat PHARE 2 (Partenariat Hydrogène Aéroportuaire pour le Renouvellement de l’Energie – phase 2) pour faire de l’aéroport de Toulouse-Blagnac l’un des premiers hubs pilote d’hydrogène en Europe. Le partenariat, qui concernait dans sa première phase Hyport et Airbus, a été étendu à l’aéroport de Toulouse-Blagnac et Teréga solutions. Il s’agit d’élaborer ensemble une feuille de route de façon à faire de la plateforme aéroportuaire un des premiers sites hydrogène avec de la production et de la distribution d’hydrogène, ainsi qu’avec des usages variés.

Hyport a également pour mission de déployer d’autres écosystèmes hydrogène pour la mobilité, la logistique et l’industrie sur la Région Occitanie.

Alors que le président Macron est venu à Toulouse et a parlé d’avion décarboné, voyez-vous cette infrastructure comme un moyen d’accompagner l’avion à hydrogène ?

Notre infrastructure n’est pas dimensionnée pour avitailler des avions, d’autant qu’il faudra de l’hydrogène liquide. Par contre, nous apportons vraiment une contribution à la décarbonation du transport aérien en ce qui concerne les opérations au sol. Nous pouvons en effet faire rouler des appareils aéroportuaires pour les opérations au sol des avions et des navettes pour le transport de passagers.

L’autre actualité, c’est aussi l’inauguration du site de production de Bessières. S’agit-il aussi d’un autre événement majeur ?

Oui, car il s’agit de la première brique du Corridor H2 Occitanie et de la mobilité hydrogène dans la région. Je rappelle que c’est un projet européen, qui part de la Mer du Nord et qui s’étend jusqu’à la Méditerranée. En ce qui concerne l’Occitanie, le projet consiste à déployer deux sites de production d’hydrogène, 8 stations, ainsi que 40 camions, 62 remorques frigorifiques et 15 autocars rétrofités à l’hydrogène par Safra. La volonté est de décarboner la mobilité lourde, à la fois pour le transport de passagers et celui de marchandises. Le site de production Lhyfe Occitanie est détenu à 80 % par la société Lhyfe et à 20 % par l’AREC Occitanie. Sa mise en service commerciale débutera au premier semestre 2024, avec une production qui pourra monter jusqu’à deux tonnes par jour d’hydrogène renouvelable. Par ailleurs, nous avons récemment posé la première pierre pour Hyd’Occ, le site de production situé à Port-La-Nouvelle dans l’Aude. Avec ces deux sites, nous aurons une belle capacité de production d’hydrogène renouvelable en Région. Ces derniers jours ont été importants pour la Région Occitanie, qui pose ainsi les premières briques opérationnelles de son ambitieux plan « Hydrogène Vert » de 150 millions d’euros, annoncé dès 2019. Je précise que la région a voté des financements au début du mois de décembre pour la partie usages du projet Corridor H2 Occitanie, pour l’acquisition de camions hydrogène.

*Une société détenue à 51% par ENGIE et à 49% par l’AREC Occitanie