L'équipementier automobile a inauguré le 9 octobre sa plateforme industrielle d'Allenjoie (Doubs), dédiée à la mobilité du futur. A l'intérieur de ce complexe, le site Clean Mobility est la première usine de production en masse de réservoirs d’hydrogène pour les applications de mobilité en Europe.

Deux semaines après la pose de la première pierre de l’usine de réservoirs de Plastic Omnium à Compiègne (Oise), et alors que Symbio va inaugurer début décembre sa giga factory de Saint-Fons, près de Lyon, c’est donc Forvia qui a organisé une grande cérémonie de lancement. Et elle s’est tenue en présence de nombreux invités* dont la Présidente de la région Bourgogne-Franche Comté, Marie-Guite Dufay, du préfet de région Franck Robine, et de Bruno Bonnell, Secrétaire Général pour l’Investissement dans le cadre de France 2030.  

La production a démarré en début d’année. Le groupe aime à rappeler qu’il a livré 10 000 réservoirs en 2022. Il produit déjà en Europe, en Chine et en Corée, et prochainement en Amérique du Nord. La mise en route du site d’Allenjoie constitue une étape-clé dans la stratégie de Forvia, qui se fixe une capacité de production de 100 000 réservoirs par an d’ici 2030. L’objectif est aussi de réduire par 5 les coûts de production d’ici deux ans. 

« C’est la première usine de cette nature à produire en série, en France comme en Europe. L’hydrogène est aujourd’hui une évidence pour la mobilité lourde, ainsi que dans les véhicules utilitaires légers. Il va falloir aussi regarder d’autres cas d’usage dans l’automobile, car il n’est pas raisonnable d’avoir des véhicules de plus de 2,5 tonnes avec des batteries. Nous avons les technologies, mais il faut maintenant de l’hydrogène renouvelable et à un prix compétitif pour faire décoller la filière », a déclaré Patrick Koller, le Directeur Général de Forvia. 

Depuis 2018, le groupe a investi plus de 400 millions d’euros dans la technologie hydrogène au travers de la R&D, la production et les partenariats. Un chiffre qui interpelle. Forvia est doublement présent sur le marché : à travers les réservoirs bien sûr, mais aussi dans la pile à combustible en tant qu’actionnaire de Symbio (où il est aux côtés de Michelin et de Stellantis). L’équipementier déclare maitriser 75 % de la valeur du système de propulsion d’un véhicule à hydrogène. Et il se voit réaliser un chiffre d’affaires de 3,5 milliards d’euros d’ici 2030. 

Ancré dans la région Bourgogne Franche-Comté, Forvia a installé dès 2019 à Bavans un centre d’expertise au niveau mondial sur le stockage d’hydrogène au sein de son centre de recherche. Et c’est à Allenjoie qu’il a choisi de produire en masse des réservoirs d’hydrogène. Le site produit aujourd’hui pour Stellantis (Opel Vivaro-e, Citroën e-Jumpy, Peugeot e-Expert) et Hyvia (Renault Master Van H2-TECH). En plus des réservoirs pour véhicules utilitaires, l’équipementier développe des réservoirs en composite XL-Tank pour les camions qui peuvent contenir jusqu’à 25 kg d’hydrogène. Dans les deux cas, il s’agit de réservoirs 700 bars de Type IV. 

Et parce que le stockage d’hydrogène ne se limite pas aux seuls véhicules, Forvia a également développé une solution de conteneurs qui permet de transporter de l’hydrogène de façon à alimenter des stations (comme en région Auvergne-Rhône-Alpes par exemple). 

L’usine d’Allenjoie répond aux normes environnementales les plus strictes. Il s’agit de la première en France à obtenir la certification BREEAM (Building Research Establishment Environmental Assessment Method) avec la mention Excellent. Il est à noter que l’équipementier automobile propose des programmes de formation et de reconversion pour accompagner les collaborateurs de l’usine d’Allenjoie et du centre de R&D de Bavans (où est situé le centre de recherche mondial sur les réservoirs d’hydrogène), qui peuvent ainsi passer des métiers liés à l’échappement vers ceux du stockage d’hydrogène. Forvia s’est en effet doté d’une académie, la H2 School. 

*Dont Hoang Bui, Coordonnateur des stratégies nationales « hydrogène décarboné » et « décarbonation de l’industrie » au secrétariat général pour l’investissement, le député européen Christophe Grudler, des élus locaux, ainsi que des représentants de la PFA (Plateforme de la Filière Automobile), de Hyvia, Symbio, ou encore GCK