Le PEPR-H2, copiloté par le CNRS et le CEA, a fêté son premier anniversaire le 13 Mars 2023 à Paris. Ce programme, doté d’un budget de 83 M€ provenant du plan France 2030, a vocation à coordonner la partie Recherche amont de la Stratégie Nationale d’Accélération sur l’hydrogène décarboné. Ce financement est destiné aux laboratoires de recherche publics.

En dépit du mouvement de grève intervenu ce jour-là, l’évènement a attiré une centaine de participants provenant de différentes communautés : académiques, industriels, membres de France Hydrogène, ainsi que des représentants des ministères (notamment DGRI, DGEC, DGE) et des organismes de financement (SGPI, ANR, ADEME). Cette journée a été l’occasion de faire un point d’étape du programme, avec le double objectif de rappeler sa feuille de route et son portefeuille de projets, et d’informer sur des premiers résultats particulièrement prometteurs.

95% du budget du PEPR-H2 est consacré au financement de projets de recherche et développement, en plus d’un projet d’équipements de grande envergure. Le reste du budget est dédié à des actions de dissémination (colloques et séminaires), de communication (site web, Newsletter…), de valorisation (incitation au dépôt de brevets, détection et préparation de projets de prématuration…) et de rayonnement à l’international (mobilité entrante et sortante de chercheurs).

Le programme, à travers les 17 projets de R&D déjà financés, adresse des enjeux scientifiques et technologiques sur toute la chaine de valeur de l’hydrogène : de sa production bas carbone (électrolyse PEM, SOC, AEM, photo-électro-catalyse) à son usage dans la mobilité lourde (pile PEMFC) ou l’industrie (combustion), en passant par son stockage et/ou son transport sous formes gazeuse, liquide ou solide. Les thématiques adressées sont issues de la Stratégie Hydrogène publiée en septembre 2020 complétée par des sujets à perspectives plus lointaines comme la production de l’hydrogène par photo(électro)catalyse. La plupart des projets prennent en considération les impacts environnementaux en cherchant à réduire, voire remplacer, l’utilisation de matériaux critiques (Pt, Ir, Ni…), et/ou en utilisant des solutions biosourcées (polyols pour le stockage en voie liquide), et en privilégiant des procédés « propres ». Le programme comprend également un projet transverse qui réunit 13 partenaires de cultures scientifiques différentes : sciences humaines et sociales, sciences économiques, et des experts de la sécurité. Ce projet qui adresse les problématiques socio-technico-économiques, règlementaires et environnementales (analyses de cycle de vie), peut intéresser tous les acteurs impliqués dans l’écosystème de l’hydrogène.

Alors que le programme couvre déjà une partie conséquente des problématiques à venir pour le déploiement massif de la filière hydrogène, plusieurs autres sujets de recherche et développement nécessiteraient d’être renforcés ou de démarrer. A titre d’exemples, on peut citer l’électrolyse basse température de l’eau en milieu salin, la substitution des PFAS comme membrane en prévision des futures directives européennes sur la restriction de leur utilisation, l’ammoniac comme vecteur de transport. Le PEPR a lancé une réflexion interne sur ces besoins additionnels de R&D, dont les résultats seront prochainement partagés avec les acteurs économiques de la filière.

Hélène BURLET et Abdelilah SLAOUI – Directeurs scientifiques du PEPR-H2