Avec un objectif affiché d’atteindre la neutralité carbone en 2050, la France a fait de la décarbonation des transports une de ses priorités et a développé plusieurs dispositifs d’accompagnement pour les particuliers, les entreprises et les collectivités. Ce soutien public ne doit pas échapper aux mobilités lourdes qui représentent près de 7 % des émissions de CO2 en France tous secteurs confondus. Parmi ces modes de transport, on compte les autocars qui jouent un rôle significatif dans la cohésion des territoires.

Les véhicules électriques, qu’ils soient à batteries ou à hydrogène, ont ainsi toute leur place pour accélérer le verdissement du transport de voyageurs. L’ensemble de l’écosystème s’est engagé et a travaillé sur des innovations axées sur les besoins : meilleure efficacité du moteur électrique, augmentation de l’autonomie des véhicules, temps de recharge réduit… Les cas d’usages se précisent et l’électrification, avec la complémentarité de prestations et d’usages des batteries et de l’hydrogène, apparaît comme la solution la plus pertinente pour répondre aux besoins des opérateurs de transport. D’autre part, les acteurs de l’avitaillement et de la recharge se mobilisent pour constituer un réseau de stations tout en proposant un accompagnement pour l’installation de solutions dans les dépôts.

Si cette mobilisation implique naturellement l’Etat et les industriels, cette transition ne pourra être un succès sans l’appui des collectivités territoriales. En tant qu’acteurs clefs de la décarbonation des transports, elles jouent un rôle crucial dans la définition des besoins sur leur territoire et dans le financement de la transition. Depuis le 1er janvier 2017, les Régions sont les autorités organisatrices des transports interurbains par autocar, segment encore très largement dépendant des énergies fossiles.

Début 2022, sur plus de 66 000 autocars en circulation en France, seule une centaine d’autocars électriques à batteries ou à hydrogène étaient en circulation. Pour comparaison, 1 500 autobus zéro émission étaient en circulation au 1er janvier 2022 alors que les flottes d’autobus français représentent deux fois moins de véhicules que le parc d’autocars.

Un constat éloquent que France Hydrogène et l’Avere-France veulent faire évoluer. De la présentation du marché des autocars, à la description détaillée de l’offre sur le territoire, en passant par l’étude des solutions envisagées par les différentes Régions, cette étude recouvre l’ensemble des thématiques nécessaires au développement du marché des autocars zéro émission.

Alors que l’offre se structure et la pertinence de l’autocar électrique s’affirme très nettement, nous ne pouvons que constater que la demande reste limitée, souffrant de l’absence d’un soutien public et de mesures règlementaires incitatives favorisant le déploiement des autocars électriques. L’Etat doit aujourd’hui se donner les moyens de ses ambitions et accompagner collectivités et opérateurs de transport dans la transition vers des flottes d’autocars électriques à batteries et à hydrogène.

Valérie BOUILLON-DELPORTE – 1ère Vice-Présidente de France Hydrogène et coordinatrice de son groupe Mobilité et Antoine HERTEMAN – Président de l’Avere-France