L’hydrogène tient une place importante parmi les sujets au cœur de cette rentrée 2023. Fin août, la Ministre de la transition énergétique a présenté un dispositif de soutien à la production d’hydrogène décarboné de quatre milliards d'euros. Cet investissement nécessaire et attendu vise à accompagner les industriels pour installer les électrolyseurs et pour produire de l'hydrogène décarboné à un coût compétitif.

Début septembre, les groupes de travail créés en vue de l’élaboration de la future la Loi de Programmation Énergie Climat, ont rendu leurs propositions dans lesquelles l’hydrogène décarboné trouve une place centrale.
Enfin, dans les prochaines semaines sera annoncée la révision de la stratégie nationale hydrogène, à laquelle France Hydrogène a activement travaillé, qui permettra de renforcer le développement à long terme de la filière.

Ce vecteur énergétique tient donc une place particulière dans la stratégie énergétique de la France et c’est pour ces raisons que, sur ma proposition, la Ministre de la Transition Énergétique a nommé́ France Hydrogène au sein du Conseil Supérieur de l’Énergie (CSE).

Le rôle principal du Conseil Supérieur de l’Energie est d’assurer un dialogue régulier et une association étroite des principales parties prenantes du secteur de l’énergie dans la construction de la politique énergétique du Gouvernement. Le CSE regroupe des représentants de consommateurs d’énergie, des agriculteurs, des associations agrées pour la protection de l’environnement, des entreprises des différents secteurs énergétiques (incluant le secteur des énergies renouvelables), des syndicats représentants des personnels, des collectivités territoriales et de l’État.  

Ainsi, l’entrée de France Hydrogène au sein du Conseil Supérieur de l’Énergie permettra de mettre la filière hydrogène au cœur des débats avec les pouvoirs publics et les autres acteurs de l’énergie pour la définition et la concrétisation de nos ambitions énergétiques. Et l’affaire n’est pas mince ! Aux côtés des énergies renouvelables, du nucléaire et du biogaz, l’hydrogène « décarboné » doit contribuer à l’atteinte de nos objectifs en matière de décarbonation, soit une diminution de nos émissions de Gaz à effet de serre de 55% d’ici 2030 au niveau européen et la neutralité carbone d’ici 2050.

Pour réussir ce défi climatique et énergétique, les prochains mois seront primordiaux.
Que ce soit la révision de la stratégie nationale hydrogène que vous travaillez depuis plusieurs mois, l’application règlementaire de la loi sur l’accélération des énergies renouvelable ou celle sur les nouveaux projets nucléaires, ou encore la future Loi de Programmation Énergie Climat (LPEC) et la Programmation Pluriannuel de l’Énergie, l’hydrogène sera au cœur du futur énergétique de la France.

Concernant la préparation de la LPEC, nous avons pu compter sur la participation active de France Hydrogène au Groupe « Mobiliser les technologies innovantes au service de la transition » pour définir les enjeux stratégiques de la production d’énergies décarbonées. Je sais donc pouvoir compter sur France hydrogène pour continuer à mener le combat en faveur de la transition énergétique au sein du CSE. D’autant que les enjeux pour la filière sont importants.

L’hydrogène est souvent pris en exemple comme étant un vecteur énergétique permettant de décarboné massivement nos industries. Cet objectif est fondamental et il en convient d’y accélérer ce développement. Néanmoins, l’hydrogène, qu’il soit produit par électrolyse ou à partir de biomasse, est aussi un vecteur énergétique aux multiples usages. Par exemple, pour favoriser la mobilité décarbonée lourde et longue distance, l’hydrogène est pertinent pour venir en complément de la mobilité électrique. Dans le bâtiment ou le stockage d’énergie, l’hydrogène doit aussi pouvoir être considéré comme ayant un large potentiel d’utilisation. Sur ces sujets les futurs débats aux CSE seront déterminants quant à la vision que nous souhaitons donner à ce vecteur énergétique.

Ainsi, que ce soit au CSE ou au Parlement, je resterais pleinement impliqué pour porter avec l’ensemble des acteurs de la filière hydrogène les projets permettant à ce vecteur énergétique de jouer un rôle majeur dans la transition énergétique. Parce que, comme vous, je suis convaincu qu’avec les énergies renouvelables, le nucléaire et le biogaz, l’hydrogène contribuera à permettre à la France d’être le premier grand pays industriel à sortir de sa dépendance aux énergies fossiles.

Jean-Luc FUGIT – Député du Rhône, Président du Conseil Supérieur de l’Energie, Vice-Président de l’Office Parlementaire des choix scientifiques et technologiques