Face à l’urgence de la crise climatique, mais aussi de la crise énergétique dans le contexte de la guerre en Ukraine, nous devons impérativement accélérer la sortie des énergies fossiles.

Pour sortir de notre dépendance, l’hydrogène bas-carbone peut jouer un rôle crucial au niveau français, comme au niveau européen. J’en ai la profonde conviction, l’hydrogène est un atout pour permettre la décarbonation de secteurs qui ne disposent pas d’alternatives.

C’est la raison pour laquelle notre pays s’est mobilisé très tôt sur ce sujet, avec l’ambition de devenir un leader mondial de l’hydrogène décarboné. C’était un axe prioritaire du plan d’investissements d’avenir, France 2030, annoncé en octobre 2021 par le Président de le République. Avec ce plan, près de neuf milliards d’euros sont investis pour développer l’industrialisation, la production par électrolyse de l’hydrogène et son utilisation dans les domaines les plus prometteurs.

Notre stratégie d’accélération de l’hydrogène repose sur deux piliers.   

D’une part, développer une filière française sur l’ensemble de la chaîne de valeur. C’est crucial, car rappelons-le : l’hydrogène représente un marché estimé à 15,5 milliards d’euros et jusqu’à 100 000 emplois directs et indirects d’ici 2030.

D’autre part, faire émerger et déployer sur le territoire les solutions de l’hydrogène décarboné. Avec une ambition quantitative claire : 6,5 GW de puissance installée d’ici 2030.

Pour appuyer ces deux priorités, ce gouvernement a lancé une stratégie nationale dédiée. Elle se décline autour de deux appels à projets : l’appel à projets « écosystèmes territoriaux », avec 229 millions d’euros d’aides pour des investissements cumulés de 1 milliard d’euro, et l’appel à projets « Briques technologiques » doté d’un fonds de 350 millions d’euros.

Toutefois, si nous voulons réussir, notre action ne peut pas être limitée à la France. Sur l’hydrogène, comme sur de nombreux autres sujets industriels clés pour notre transition énergétique, nous devons agir en Européens. Notre action s’inscrit donc pleinement dans le projet important d’intérêt européen commun (PIIEC) pour le développement de l’hydrogène bas-carbone. Nous y consacrons plus de 3 milliards d’euros de soutien public et nous pouvons être fiers des résultats de la première vague : parmi les 41 projets européens sélectionnés, 10 sont français. En ligne avec notre objectif de devenir leader dans le domaine, cela fait de nous le pays le plus représenté.

Enfin, toujours dans l’optique de couvrir l’ensemble de la chaine de valeur, j’ai annoncé la mise en place de deux mesures de soutien afin de compenser des coûts d’exploitation sensiblement plus élevés de l’électrolyse par rapport à l’hydrogène fossile. Dans le cadre de la taxe incitative relative à l’utilisation de l’énergie renouvelable dans les transports (TIRUERT), nous mettons en place une aide qui peut représenter jusqu’à 7€/kg d’hydrogène. Nous mettons également en place un mécanisme de soutien dédié pour les sites industriels producteurs d’hydrogène en vue d’usages directs pour décarboner l’industrie ou la mobilité intensive.

Je le défends avec force : l’hydrogène bas-carbone est au cœur de notre avenir énergétique, climatique et industriel. Et pour accompagner cet élan, je sais pouvoir compter sur la mobilisation de l’ensemble de la filière.

D’abord sous le nom d’AFHYPAC, puis de France Hydrogène depuis 2020, cette association joue, depuis plus de trente ans, un rôle majeur dans le développement de la filière. Sa contribution sera donc particulièrement attendue dans le cadre de la mise à jour de la feuille de route hydrogène en juin 2023, comme l’a annoncé le Président de la République en novembre dernier. Une mise à jour qui doit s’inscrire dans le contexte du choc d’accélération de la transition énergétique que je défends, et qui doit nous permettre d’aller plus loin.

Grâce à la mobilisation des filières et une action forte de l’Etat, nous avons les moyens d’assurer le déploiement d’un écosystème national fort sur l’hydrogène. Cela doit nous permettre de garantir notre souveraineté énergétique et industrielle, mais aussi d’atteindre le plus rapidement la neutralité carbone.

Agnès PANNIER-RUNACHER – ministre de la Transition énergétique