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Hydrogène de France (HDF Energy) annonce le lancement du chantier du projet CEOG, la Centrale Electrique de l’Ouest Guyanais. En gestation depuis plusieurs années, cet investissement de 170 millions d’euros devrait aboutir à une mise en service au plus tard début 2024. Pour la première fois, une centrale va combiner de la production d’électricité photovoltaïque et du stockage massif d’énergie sous forme d’hydrogène.

2021 sera vraiment une année marquante pour HDF Energy. La société bordelaise, qui a réussi son introduction en bourse en levant 151 millions d’euros, et qui a désormais les moyens de son ambition, peut enfin enclencher son premier projet-phare. « Ce n’est pas un démonstrateur de R&D, mais un projet sous contrat privé à 100 % », lance en préambule Damien Havard, le PDG de l’entreprise. Et celui-ci n’est pas peu fier de mettre en avant son caractère novateur. « Pour la première fois au monde, une centrale électrique va fournir de l’électricité stable 24h/24 à partir d’une énergie renouvelable intermittente, stockée sous la forme d’hydrogène vert ». « Il n’y a pas d’équivalent avec des batteries, et le prix est compétitif par rapport aux centrales thermiques du territoire », assure-t-il. La CEOG sera installée sur la commune de Mana. Raccordée à la station EDF de Saint-Laurent-du-Maroni, elle produira quotidiennement une puissance électrique fixe de 10 MW la journée jusqu’au soir, et de 3 MW la nuit.

EN PARTENARIAT AVEC SIEMENS ENERGY ET MCPHY

Concrètement, EDF va bénéficier d’un courant produit à partir d’un parc photovoltaïque de 55 MWc, sachant que ces EnR seront également stockées sous forme d’hydrogène, obtenu à partir d’électrolyseurs installés sur site. « C’est un véritable défi », précise Damien Havard qui insiste sur la taille industrielle du projet et sur le fait que les partenaires ont été sélectionnés à la suite d’un appel d’offres et d’une mise en concurrence internationale. C’est le cas de McPhy, qui va fournir des électrolyseurs d’une capacité de 16 MW, et de Siemens Energy qui construira la centrale et portera sa garantie de bon fonctionnement. HDF Energy a lui aussi été évalué par ce même client allemand pour les performances de ses piles à combustible. La société bordelaise va en effet fournir deux piles de 1,5 MW conçues par ses soins et sur la base d’une technologie de Ballard. Ces deux premières piles de HDF seront fabriquées au Canada et serviront à former les équipes de HDF, en attendant que la société puisse en produire elle-même dans son usine de Blanquefort (sur le site de l’ancienne usine Ford) en 2023.

LE PREMIER D’UNE SÉRIE DE PROJETS DANS LE RENOUVELABLE

Prévue pour une mise en service dans trois ans, la centrale CEOG a dû franchir d’abord des étapes financières et techniques. Il y a eu aussi un temps administratif très long, le dossier ayant été mis en attente fin 2019. Le projet est maintenant validé par la CRE (Commission de régulation de l’énergie) et l’ADEME a versé une subvention. Mais, le PDG de HDF Energy se félicite de voir que le projet est financé à 80 % par des banques (la BEI et des banques privées ou de développement de premier plan), ce qui témoigne de « la maturité de la technologie ». Pour lui, « ce premier projet était indispensable ». Mais déjà, Damien Havard voit plus loin, car il procède à une « duplication internationale dans d’autres pays en Asie, en Amérique Centrale ou en Afrique. Pour les prochains projets, HDF pourra cette fois réduire encore les délais et les coûts, grâce à la production en série de ses piles à combustible de forte puissance, conçues pour la production massive d’électricité. Avec son concept de centrale « Renewstable » (stable en se basant sur les énergies renouvelables), HDF Energy entend bien montrer qu’il est possible de produire de l’électricité verte sans rupture, au moment où les consommateurs en ont besoin.