Malgré le ralentissement des ventes et les doutes quant à l'abandon du moteur thermique en 2035, le gouvernement et la filière automobile française veulent accélérer l'électrification du parc. C'est le principal message du nouveau contrat de filière pour la période 2024-2027 qui a été signé à Bercy entre les pouvoirs publics et la PFA.

Malgré le ralentissement des ventes et les doutes quant à l’abandon du moteur thermique en 2035, le gouvernement et la filière automobile française veulent accélérer l’électrification du parc. C’est le principal message du nouveau contrat de filière pour la période 2024-2027 qui a été signé à Bercy entre les pouvoirs publics et la PFA.  

Les objectifs pour la période 2018-2022 ont été atteints avec une multiplication des ventes par 5 des véhicules électriques (200 000 au lieu de 39 000) et un parc qui compte plus d’un million de véhicules. Et il y a désormais plus de 100 000 bornes de recharge publiques en France. Pour la période 2024-2027, l’ambition est de multiplier ce chiffre par 4 pour arriver à 800 000 véhicules électriques et par 6 pour arriver à 100 000 utilitaires. L’une des priorités est aussi la décarbonation des bus, cars et camions. Quant au nombre de bornes, il est fixé à 430 000 à l’horizon 2030. 

L’hydrogène n’est pas oublié. Le contrat de filière y fait référence en indiquant « poursuivre l’effort d’accompagnement sur l’hydrogène qui pourra apporter une réponse pour certains usages qui restent à préciser, réduisant notre dépendance aux matériaux critiques, sous réserve que les coûts baissent et que l’hydrogène décarboné puisse être produit en quantité suffisante ». Par ailleurs, ce thème est évoqué aussi dans l’approche circulaire du contrat. Ainsi, la volonté est d’optimiser l’impact environnemental de la filière selon une analyse cycle de vie multicritères visant aussi bien le moteur électrique, que l’électronique de puissance, les batteries, la mobilité hydrogène (piles à combustible et réservoirs), les matériaux innovants, biosourcés et recyclés, l’allègement et l’éco-conception, et la recharge bidirectionnelle via la connectivité véhicules-infrastructures (V2G, Vehicle-to-Grid). Il en est question aussi par rapport à la sécurisation des approvisionnements de matières critiques pour les piles et bien sûr pour le déploiement de stations dans le cadre de la directive AFIR. Globalement, la volonté est de proposer des véhicules plus abordables, produits de préférence en France.  

Le contrat vise aussi à développer l’économie circulaire, en mettant en avant par exemple le rétrofit. A ce propos, il est écrit que des homologations existent ou sont en cours pour l’ensemble des segments – VP, VUL, VI, bus/cars, en privilégiant des véhicules 100% électriques et des véhicules à hydrogène. On relève également que le contrat encourage le recours aux biocarburants et autres carburants alternatifs (c’est à dire potentiellement les e-fuels) dans le cadre de la directive européenne RED III (renewable energy directive) pour le parc existant.